Et si vous en faisiez votre activité pro ?
A une époque où les événements météo extrêmes vont se multiplier et accroître sensiblement leurs impacts sur les cultures, il nous semble important de nous intéresser à cette technique, en sachant qu’il sera aussi indispensable de les protéger par des filets anti-grêle (qui ont bien entendu leurs limites en cas de grêle catastrophique). Mais le plus gros avantage sera de pouvoir cultiver toute l’année, ce qui réduit donc l’impact du changement climatique sur le rendement.
C’est quoi une « serre bioclimatique » ?
C’est… une serre ! Mais qui se maintient chaude plus qu’elle ne réchauffe, sans avoir besoin de consommer de l’énergie électrique ou fossile. La seule énergie utilisée est l’énergie renouvelable du soleil, d’où l’appellation commune de serre solaire passive.
A la différence d’une « serre froide » (sans chauffage) qui ne va pas parvenir à retenir la chaleur captée, la serre bioclimatique va emmagasiner la chaleur créée en journée, restituer cette chaleur lorsque la température baisse et la conserver au mieux. Ce principe d’énergie solaire passive n’est pas nouveau, c’est le même que celui employé dans la construction d’habitats passifs depuis des décennies.
Il existe schématiquement trois types de serre bioclimatique.
La serre « 3 murs » va avoir un mur en dur côté nord (en pierre ou en terre). Ce type de serre est très répandu en Chine (depuis les années 80). La face sud a la forme d’un demi-tunnel recouvert d’une bâche transparente.
Il existe aussi la « Serre tunnel avec masses thermiques ». Dans ce cas, la serre tunnel est équipée d’un « mur » constitué de bidons ou de fûts remplis d’eau. La chaleur emmagasinée provient de l’exposition des bidons aux rayons du soleil (d’où l’importance d’opter pour des fûts de couleur sombre).

Enfin, nous avons la « serre Walipini » (notre préférée !).
Ces serres souterraines (semi-enterrées) sont utilisées depuis des décennies en Amérique du sud (Pérou, Chili, Argentine…) où elles portent le nom de Walipini.

Elle fonctionne grâce à l’inertie thermique de la terre. Quand le soleil vient taper sur le toit transparent, le trou emmagasine la chaleur et reste protégé du froid et du vent. Lorsque le soleil se couche, la chaleur emmagasinée est restituée aux plantes cultivées.
En faire son activité professionnelle ?
Force est de constatée que les fabricants et spécialistes véritables des serres walipini sont fort peu nombreux. Ce type de serre est souvent auto-construite (mais avec le risque de commettre de nombreuses erreurs). Pour un collectif, en coopérative, qui se lancerait dans l’installation, le conseil à l’auto construction ou la fabrication, il reste encore largement de la place sur le « marché » ! Et l’on peut être (malheureusement ?) certains que la demande va augmenter fortement dans les années qui viennent…
Nul besoin de diplôme, mais il est nécessaire de passer d’abord de long mois à se documenter et à visiter des réalisations (pour avoir les retours d’expérience). Il faudra donc consacrer beaucoup de temps à étudier les problématiques d’études de sol, la ventilation, le drainage, le débit d’eau, l’isolation, etc. Il vous faudra travailler votre notoriété (en réalisant par exemple un blog dédié aux Walipini qui pourra faire « référence »…).
Pour aller plus loin :
- Zoom sur la serre bioclimatique
- Article sur Néozone
- Connaissez-vous le Walipini (Build Green)
- Article sur le jardin de Romain (Permaculture Design)
- Design Serre bioclimatique par Jean Perron
Vidéo : « La semaine verte | Une serre huit pieds sous terre! » (Quebec). A voir absolument !
Il existe également quelques formations (voir Cooptic)