Travailler dans le secteur de l’énergie éolienne

La filière éolienne est une piste privilégiée, n’en déplaise aux tenants de « l’éolien bashing ». Nous avions réalisé, en octobre 2023 (numéro 7) un dossier complet sur ce sujet. Notons que l’éolien est le premier employeur du secteur des énergies renouvelables électriques en France (28266 emplois directs et indirects dans l’éolien à fin 20223 (+11% par rapport à 2021).

Un secteur en fort développement.

Un chiffre significatif : de décembre 2019 à décembre 2022, les emplois dans l’éolien ont augmenté de plus de 40 % (+ 8066 postes). C’est en Normandie et dans les Pays de la Loire que les emplois de l’éolien se développent rapidement, en lien avec la filière maritime. Dans les années et décennies qui viennent, il est certain que nous aurons besoin d’augmenter considérablement le nombre d’emplois dans ce secteur.

De très nombreux métiers

Le technicien de maintenance est actuellement le plus demandé par les sociétés exploitant les parcs. Son travail consiste dans la mise en route et la vérification mécanique des éoliennes avant livraison, puis dans la réalisation des opérations de maintenance préventives (entretien, mise à niveau) ou curatives (réparation, remplacement de pièces). Ce travail peut s’avérer difficile, car le technicien appelé à intervenir sur site peut être amené à travailler jusqu’à 80 mètres de hauteur au-dessus de sol et bientôt des vagues (en offshore). Dans ce secteur, la pénurie de candidat.es est extrêmement forte (entre 13 et 15 offres pour 10 demandeurs d’emploi dans les régions les plus concernées, source IMT, Pôle Emploi). En août 2023, 416 offres restaient non pourvues (source France Renouvelable)

Il est possible d’accéder à cette profession avec un bac pro Maintenance des systèmes de production connectés (MSPC) option éolienne, un bac pro Métiers de l’électricité et de ses environnements connectés (MELEC) ou un brevet professionnel d’électricien (mais il est préférable de viser un BTS Maintenance des systèmes option éolien. Vous pouvez aisément consulter l’ensemble des formations disponibles sur le site du réseau des Carif-Oref.

Si vous préférer rester sur le plancher des vaches, d’autres métiers sont envisageables :

Au niveau ingénieur, il existe l’emploi de chef de projet éolien (prospection, sélection du site d’implantation, pilotage des travaux de faisabilité, pilotage administratif du permis de construire, coordination des interventions techniques…). Il n’existe pas encore de formation spécifique. Le (la) chef.fe de projet éolien est souvent issu.e de formations diplômantes bac+5, d’une école d’ingénieur.es, et/ou titulaire d’un master dans le domaine de l’énergie ou des énergies renouvelables. Toujours pour les niveaux d’ingénieurs, vous trouvez les emplois d’ingénieur d’affaires, d’ingénieur mécanicien, génie électrique, hydrodynamique… A l’échelon de technicien, vous pouvez trouver des offres de technicien de documentation maintenance (il rédige et met à jour les modes opératoires de maintenance, recueille des informations via les techniciens sur site, analyse les retours d’expérience pour améliorer les procédures…). Les offres d’emploi de chaudronniers, de techniciens tuyauterie et structures métalliques, ou de monteurs assembleurs sont également en forte tension.

L’éolien domestique

Si le segment des grands parcs éoliens ne vous intéresse pas, que vous pensez qu’il est plus pertinent de développer du « petit éolien », sachez que ce celui-ci est aussi en pleine expansion. La puissance varie de 100 W à 36 kW et l’énergie est stockée dans les batteries du mât. 

Il en existe deux types : horizontales (hélice qui tourne, classiquement, face au vent) et verticales (une roue tournant sur son axe à la manière d’une girouette). La seconde est silencieuse (gros avantage) mais plus onéreuse. Comme une installation photovoltaïque, les éoliennes domestiques peuvent être reliées au réseau EDF pourrevente de l’électricité mais elles ne bénéficient pas de tarifs de rachats avantageux. C’est pourquoi elles sont surtout rentables dans une optique d’autoconsommation. Bien implantées en Grande Bretagne (15 500 unités en 2009), les petites éoliennes progressent en France depuis 2010, où l’on en comptait alors 2 000. La création d’une activité non salariée, mêlant vente, revente et conseil en installation peut être envisagée si vous êtes un.e passionné.e et sensible à la notion d’autonomie. Pour les emplois salariés, il existe quelques entreprises en France (comme DiWatt),  Eolys (constructeur vendéen), le groupe Vergnet, Imex CGIIDSUD Energies Nheolis… Et il peut être intéressant d’aller directement sur ces sites pour y voir les offres d’emploi.

Les formations

Deux formations internationales certifiantes sont présentes en France : le BZEE – Certificat « Technicien de maintenance des systèmes éoliens » (8 organismes de formation) et le Certificat « Basic Safety Training » (formation sur la sécurité). Vous trouverez ci-dessous un schéma sur des exemples de parcours de formation envisageables (voir le rapport déjà cité plus haut, réalisé par France Renouvelable).

A noter encore, c’est important : Les acteurs de la filière des réseaux électriques (Enedis, RTE, FNTP, SERCE, SNER, GIMELEC, SYCABEL) ont signé en mars 2023 une convention de partenariat portant sur des « écoles des réseaux pour la transition énergétique ». Ce programme de formation a pour objectif d’anticiper et accompagner les besoins massifs de recrutement de la filière dans un contexte de forte croissance des activités de réseaux électriques portée par la décarbonation et l’électrification des usages.

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