Les différentes formes du déni

Retour au menu


L’ESSENTIEL

Le déni climatique peut prendre plusieurs formes, reflétant différentes façons de répondre à l’information sur le changement climatique. En voici quelques déclinaisons.

Déni ouvert ou explicite :

Cette forme de déni se caractérise par une réfutation directe de l’existence ou de la gravité du changement climatique. Les individus ou groupes qui adoptent cette position peuvent rejeter les preuves scientifiques ou les consensus établis concernant le réchauffement planétaire et ses impacts. Une variante plus récente du déni explicite consiste non pas à contester le réchauffement / dérèglement climatique, mais à affirmer que ces phénomènes ne sont aucunement liés aux émissions anthropiques de gaz à effet de serre.

Déni implicite ou inaction :

Même si certaines personnes reconnaissent l’existence du changement climatique, elles peuvent ne pas agir en conséquence. Ce type de déni se manifeste par une dissonance entre la reconnaissance du problème et l’absence de mesures prises pour l’atténuer ou s’y adapter. Cela peut être dû à un sentiment d’impuissance ou à une minimisation de l’urgence de la situation.

Déni par distraction :

Cette forme implique le détournement de l’attention des questions climatiques vers d’autres sujets jugés plus urgents ou moins controversés. Cela peut inclure l’accent mis sur des questions économiques ou d’autres crises immédiates qui éclipsent les préoccupations environnementales.

Déni par la fatalité :

Certaines personnes peuvent reconnaître le changement climatique mais estiment que c’est inévitable et que rien ne peut changer le cours des choses. Cette fatalité peut conduire à une acceptation passive du changement climatique plutôt qu’à une recherche active de solutions.

Déni économique :

Ce type de déni se base sur l’idée que les mesures nécessaires pour lutter contre le changement climatique nuiraient à l’économie. Les individus et les groupes peuvent donc rejeter ou minimiser la nécessité de ces mesures pour protéger les intérêts économiques actuels.

Les représentations sociales du changement climatique (ADEME, 2025)

Les représentations sociales du changement climatique – 24ème vague du baromètre (ADEME)

Accéder au baromètre

Lire l’article

Racines socio-économiques du déni et de l’incertitude face au changement climatique au sein de la population européenne (2022)

Abstract :

« Malgré le consensus scientifique écrasant, dans de nombreux pays occidentaux, il semble y avoir une part considérable de personnes remettant en question l’existence et la cause anthropique du changement climatique.

L’incrédulité face au changement climatique comprend le rejet absolu de l’existence d’un changement climatique anthropique (déni du changement climatique) ainsi qu’un manque de certitude quant à la cause anthropique du changement climatique (incertitude du changement climatique).

Bien que des recherches considérables aient été menées sur ce phénomène, les racines de l’incrédulité face au changement climatique ne sont pas encore pleinement comprises.

Dans cet article, les données du Round 8 de l’Enquête sociale européenne sont utilisées pour étudier les racines socio-économiques possibles de l’incrédulité face au changement climatique aux niveaux individuel, régional et national.

Les résultats montrent que le déni du changement climatique est un phénomène marginal parmi les populations européennes, mais qu’une grande partie de la population attribue le changement climatique à parts égales aux influences humaines et aux processus naturels.

Il apparaît ainsi que le niveau d’incrédulité face au changement climatique varie d’un pays à l’autre, et plus encore d’une région à l’autre au sein d’un même pays.

Les résultats de différents modèles multiniveaux à trois niveaux montrent que des facteurs socioéconomiques peuvent expliquer en partie cette variation.

Les individus qui ne se sentent pas sûrs de leur avenir économique sont beaucoup plus susceptibles de rejeter l’existence d’un changement climatique anthropique.

En outre, le déni et l’incertitude du changement climatique sont plus fréquents dans les régions plus rurales et moins prospères et dans les pays économiquement plus dépendants des combustibles fossiles.

Les résultats contribuent à une compréhension plus approfondie de l’incrédulité de la population européenne face au changement climatique et ont des implications importantes pour les efforts d’atténuation du changement climatique ».

Laisser un commentaire