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L’ESSENTIEL
« Il faut que tout change pour que rien ne change » ou plutôt « Si nous voulons que tout reste tel, il faut que tout change ! » pour la traduction exacte. Cette phrase, issue du Guépard, le roman de Giuseppe Tomasi di Lampedusa (1958) adapté au cinéma par Luchino Visconti (1963), résume parfaitement l’état d’esprit qui règne majoritairement dans les « hautes sphères » du pouvoir politique et économique.
Ainsi, il faudrait maintenir à tout prix :
– le même niveau de production et de consommation d’énergie quitte à construire de nouvelles centrales nucléaires,
– le même nombre de voitures individuelles (toutes et tous à l’électrique !?),
– le niveau d’ébriété numérique, en rajoutant toujours plus de « G » ?
– la croyance dans un possible « découplage » entre croissance et émissions de gaz à effet de serre,
– l’illusion de la « compensation carbone »,
– un système économique basé sur la concurrence (ou l’entente entre grandes firmes) et un appétit insatiable pour le profit,
– ou encore l’idée que « l’avion à hydrogène » nous autorisera à tous les déplacements aériens sans limites…
Le greenwashing va se décliner en plusieurs types de stratégies de communication :
– Fausses déclarations ou exagérations sur les pratiques environnementales d’une entreprise ou d’un produit.
– Utilisation de termes trompeurs ou vagues : Certaines entreprises utilisent des termes tels que « naturel », « respectueux de l’environnement » ou « biodégradable » de manière trompeuse, sans fournir de définition claire ou de certification pour soutenir ces allégations.
– Mise en avant de petits gestes environnementaux insignifiants : Une entreprise peut exagérer l’importance de pratiques environnementales mineures ou symboliques pour détourner l’attention de ses activités plus dommageables pour l’environnement. Par exemple, elle va promouvoir l’utilisation de sacs réutilisables tout en continuant à produire des produits hautement polluants.
– Utilisation de logos ou de labels écologiques douteux : Certaines entreprises apposent des logos ou des labels écologiques sans certification crédible pour donner l’impression que leurs produits sont écologiques. Ces labels sont parfois complètement fictifs.
– Marketing « vert » sans action réelle : Une entreprise va investir massivement dans des campagnes publicitaires mettant en avant son engagement en faveur de l’environnement, mais sans prendre de mesures concrètes pour réduire son empreinte écologique ou changer ses pratiques commerciales.
– Stratégies de diversion : Plutôt que de répondre aux préoccupations environnementales légitimes, certaines entreprises vont utiliser des tactiques de diversion. Elles vont, par exemple, mettre en avant des « initiatives de reboisement » pour masquer leurs activités de déforestation.
Rapport du GRAIN sur le greenwashing des entreprises (2021)
GRAIN est une petite organisation internationale à but non lucratif qui soutient la lutte des petits agriculteurs et des mouvements sociaux en faveur de systèmes alimentaires sous le contrôle des communautés et basés sur la biodiversité. GRAIN publie plusieurs rapports chaque année.
Greenshifting, Greenlabelling… Six mots qui dévoilent les nouvelles stratégies de greenwashing des entreprises (Novethic, 2023)
« Il existe différents types de greenwashing, notamment :
Le marketing trompeur, ou greenlabelling : il s’agit d’utiliser des termes ou des slogans écologiques vagues ou non réglementés, tels que “vert”, “naturel” ou “respectueux de l’environnement”, sans fournir de preuves tangibles ou de certifications vérifiables pour étayer ces affirmations.
L’exagération des réalisations environnementales ou greenlighting : qui consiste à exagérer ou embellir les efforts environnementaux, en mettant en avant de petits changements ou des initiatives isolées comme des réussites majeures, alors qu’ils ont un impact limité sur l’environnement. Il s’agit aussi de détourner l’attention des problèmes environnementaux réels de l’entreprise en mettant en avant des initiatives ou des projets mineurs, souvent sans rapport direct avec leurs activités principales, dans le but de se présenter comme une entreprise respectueuse de l’environnement. (…) »
Lire la suite de l’article sur : https://www.novethic.fr/lexique/detail/greenwashing.html