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L’ESSENTIEL
Les effets du changement climatique sur le paysage physique mondial modifient la donne géopolitique et attisent les rivalités pour l’accès aux ressources (eau, pêche, énergies fossiles restantes, métaux rares, phosphore, terres arables) ou pour le contrôle de nouvelles voies de communication. Nous assistons à une aggravation de la fragilité des États et des problèmes sécuritaires dans plusieurs régions clés du monde : conflits au Moyen-Orient et en Afrique, tensions dans les zones de pêche en mer de Chine méridionale, sans compter le nouveau champ de bataille politique et économique de l’océan Arctique, désormais libéré des glaces.
L’arctique possède des ressources naturelles considérables, des hydrocarbures mais aussi des minéraux et métaux rares et la fonte des glaces ouvre de nouvelles voies maritimes. Aucune grande puissance ne veut rester « à l’écart ». En une dizaine d’années, la chine a investit environ 90 milliards dans les économies de la région. Les propositions faites notamment par le Canada pour faire démilitariser l’Arctique et le décréter zone dénucléarisée n’ont eu aucun succès. Les USA ont été les premiers à s’y opposer. Enfin, la guerre en Ukraine est également, en partie, une guerre pour des ressources (lire l’article de Reporterre « Un enjeu caché de la guerre en Ukraine : les matières premières« ).
Entre coopération et conflit : les tensions géopolitiques à l’heure des changements climatiques (Canadian Climate Institute, novembre 2023).
« Beaucoup de choses ont changé sur la scène géopolitique depuis la signature, dans un esprit de coopération internationale, de l’Accord de Paris, qui engageait l’ensemble des pays de la planète à réduire radicalement leurs émissions de gaz à effet de serre d’ici le milieu du siècle.
Sept ans plus tard, le monde n’est plus le même. Les guerres commerciales entravent la coopération, tout comme les luttes de pouvoir pour les sphères d’influence. S’ajoute à cela une situation explosive en mer de Chine méridionale, où les avions de chasse se frôlent à la vitesse du son.
Les mutations géopolitiques bouleversent les politiques climatiques, en particulier au sein de la Convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques, où les progrès sont lents et où l’esprit de coopération s’est émoussé. Au lieu de cela, on assiste désormais à une intensification de la promotion et de la protection commerciales.«