Retour au menu

L’ESSENTIEL
Le charbon, le gaz et le pétrole se sont constitués il y a plusieurs centaines de millions d’années par l’accumulation et la décomposition de matières organiques d’origine végétale. Il s’agit donc de dérivés de carbone.
C’est pourquoi, en se consumant, elles dégagent du dioxyde de carbone (Co2) qui est le principal gaz favorisant l’effet de serre.
Le charbon
L’évolution de la consommation de charbon dans le monde montre une tendance générale à la hausse depuis des décennies.
Dans les années 1970, la consommation a connu une croissance modérée, atteignant environ 17 696 TWh en 1974. Les années 1980 ont marqué une période de forte croissance, culminant à 23 996 TWh en 1985. Cette tendance s’est poursuivie dans les décennies suivantes, avec une augmentation notable au début des années 2000. En 2004, la consommation a franchi la barre des 30 000 TWh, atteignant 33 689 TWh. Les années suivantes ont vu une augmentation continue, avec des pics notables en 2007 (40 233 TWh) et en 2011 (43 940 TWh) (source)
La consommation a légèrement diminué entre 2014 et 2016. Cependant, une reprise a été observée à partir de 2021. En 2022, la consommation mondiale de charbon avait augmenté de 4% par rapport à 2021 (année durant laquelle cette demande avait déjà explosé de 6% dans le contexte de forte reprise économique après les confinements liés au Covid-19). Elle a atteint 45 564 TWh en 2023, soit une progression de 2,6% ; autour de 8 540 millions de tonnes (Mt) (ibid).

Une production de gaz en augmentation constante…
L’évolution de la consommation mondiale de gaz au cours des dernières décennies montre une augmentation constante et significative.
Entre 1970 et 1980, la consommation a augmenté d’environ 48%, marquant une période de forte croissance en raison de l’industrialisation et de l’expansion des infrastructures énergétiques. La décennie suivante, de 1980 à 1990, a également vu une augmentation notable de 37%, en lien avec une adoption accrue du gaz naturel comme source d’énergie propre par rapport au charbon et au pétrole. De 1990 à 2000, la croissance s’est légèrement ralentie, avec une augmentation de 23%, suivie d’une reprise plus forte dans les années 2000 à 2010 avec une hausse de 32%. Enfin, de 2010 à 2020, la consommation a continué de croître, atteignant près de 39 000 TWh, soit une augmentation de 22% (source).
Malgré une croissance en baisse, le gaz garde aujourd’hui encore une place importante dans la consommation énergétique mondiale. Il en représente près de 20% en 2023.
On note toutefois une baisse importante en Europe depuis la hausse des prix du gaz, accélérant le processus d’électrification du chauffage dans certains pays. C’est le cas de la France, dont la consommation de gaz a baissé de 20% entre 2021 et 2023. En parallèle, la demande en gaz grandit dans les pays en développement, principalement en Asie.

Le pétrole
La consommation mondiale de pétrole représente 97,4 millions de barils par jour (mbj) en 2017 ou encore… « Chaque jour le monde consomme un baril de pétrole haut de 76 000 km ».
Notre civilisation « boit » chaque jour plus de 15 milliards de litres de cette énergie fossile. Plus de la moitié de ce pétrole est brûlé dans les moteurs des véhicules: voitures, camions, bateaux, trains et avions. Un dixième environ se consume dans des usines thermiques (électricité). Un vingtième part en fumée dans les chauffages. On en utilise aussi pour extraire le pétrole du sol, le transporter, puis le raffiner en divers combustibles, carburants, matières premières et revêtements de route. On s’en sert enfin pour faire tourner des usines, et pour fabrication de toutes sortes d’objets, produits et matériaux (emballages, pièces pour l’automobile, matériaux de construction, meubles, matériel électronique, fibres textiles, peintures, solvants, produits phytosanitaires, cosmétiques…).
La plupart de ces produits finissent en décharge ou à l’incinération, polluant en fin de compte l’air, le sol et les eaux.

Les pics pétroliers
L’atteinte des pics pétroliers (pétrole conventionnel et pétrole non conventionnel) signifie que le pétrole disponible est de moins en moins facilement accessible (et que son coût d’extraction augmente au point de faire baisser drastiquement la rentabilité des opérations).
Les courbes des découvertes de gisements et de la consommation se sont croisées en 1980. Mais il faut noter que cette question des pics pétroliers perd de son importance à partir du moment où le réchauffement climatique qui serait induit par les réserves restantes suffirait à faire disparaître la population humaine (et une grande partie des populations non humaines).
Le pic du pétrole conventionnel
Le pétrole conventionnel est celui jaillissant jadis à flot des bassins situés en Arabie Saoudite, Russie ou aux Etats Unis. L’Agence Internationale de l’Energie estime qu’on a dépassé le pic d’extraction de ce type de pétrole conventionnel en 2008. Depuis, l’offre de pétrole conventionnel suit une pente négative (source).

Le pétrole non conventionnel
Le pétrole non conventionnel (bitumeux, sables de schiste…) dont l’exploitation a été permise par de nouvelles techniques d’extraction et a alimenté le marché du pétrole depuis la baisse du conventionnel. Certes, les réserves de pétrole non conventionnel (Heavy&Deep) sont encore grandes mais cette méthode d’extraction est peu rentable, un site non conventionnel s’épuise rapidement et s’installer sur un nouveau site est alors nécessaire. Le Taux de retour énergétique (TRE)* est de 3 à 5, près de 10 fois moins celui du pétrole conventionnel. (ibid).
* Rappelons que le TRE, taux de retour énergétique — les acronymes anglais : EROEI, « Energy Returned On Energy Invested », ERoEI, ou EROI, « Energy Return On Investment » sont aussi utilisés en français — est l’énergie utilisable acquise à partir d’un vecteur énergétique, rapportée à la quantité d’énergie dépensée pour obtenir cette énergie. Quand le TRE d’une ressource est inférieur ou égal à 1, cette source d’énergie devient un « puits d’énergie », et ne peut plus être considérée comme une source d’énergie, car la dépense est supérieure au résultat.