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L’ESSENTIEL
Ici, nous prendrons le mot « industrie » au sens étymologique (de industria, activité », « art », mais aussi « l’habileté à faire quelque chose ») et non pour rêver d’immenses sites industriels qui seraient magiquement « verdis » !
L’éco-industrie, dans cette approche, consiste à repenser la coordination, le maillage, la mutualisation des moyens et la coopération entre des unités de production adaptées à la société de décroissance.
Cette « éco-industrie » n’existe pas encore. Elle reste encore entièrement à inventer même si nous disposons aujourd’hui des ingrédients. Ces dernières années, nous avons assisté au développement de nouvelles pratiques telle l’écoconception, et il existe de très petites entreprises ou PME qui ont commencé à se positionner sur un modèle plus ou moins « conforme » aux limites planétaires.
Mais nous en restons au stade du balbutiement.
L’invention d’une « éco-industrie » passe à la fois par des innovations (nouveaux type de batteries, emballages à base d’algues, vélos électriques à condensateur, sans batteries etc.) et par la mise en pratique du principe « produire moins et mieux ». L’éco-industrie peut aussi signifier moins d’articles manufacturés à grande échelle, mais un recentrage sur des matériaux et des produits de base, servant ensuite à des PME TPE, locales, voire des ateliers participatifs ou des fablab, pour produire au plus près des « consommateurs ». Dit autrement, il ne serait guère économique d’avoir des centaines de sites, en local, pour fabriquer de l’acier (en four solaire), du tissu à base de chanvre (ou d’orties !), ou encore le très utile charbon actif. Mieux vaut rationnaliser ces productions sur quelques grands sites (à l’échelle régionale ou nationale selon les cas). C’est encore plus vrai pour des unités qui vont nécessiter de solides techniques pour éviter les pollutions (les composants électroniques par exemple).
Il existe très peu d’ouvrages de réflexion sur la question. Celui de Luc Dando avait particulièrement retenu notre attention (« Vers une éco-industrie locale », 2014). La proposition est de mettre en place des réseaux de petites structures de production, utilisant des technologies durables, et respectant une charte d’intérêts sociaux et environnementaux. Ces produits seraient tous réparables localement
grâce à des pièces les plus standardisées possibles et vendus à des prix qui encourageraient leur réparation. En achetant dans ces réseaux, les clients prendraient conscience qu’ils alimentent une économie mutualiste de proximité.
Voir le site d’Eco Industrie locale