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L’ESSENTIEL
Les méga bassines font l’objet d’une très forte contestation.
Les mégabassines sont de gigantesques ouvrages de stockage d’eau destinées à répondre aux besoins de l’agro-industrie, notamment en période estivale. Il s’agit d’énormes bassins artificiels, plastifiés et imperméables (…). Une mégabassine s’étend en moyenne sur une superficie de huit hectares… soit l’équivalent d’une dizaine de terrains de football ! Les plus grandes vont jusqu’à s’étaler sur 18 hectares (source).
Officiellement baptisées « réserves de substitution » par leurs promoteurs, ces mégabassines sont censées être remplies durant la période hivernale afin de permettre aux agriculteurs et agricultrices de continuer à irriguer leurs cultures lors des périodes de sécheresse et de fortes tensions sur la demande en eau (ibid).
Mais, ccontrairement à ce que voudraient laisser croire leurs promoteurs, les mégabassines ne sont pas simplement alimentées par les eaux de pluie. Elles nécessitent des opérations de pompage, que ce soit des nappes phréatiques ou des cours d’eau. Ces pompages ont beau avoir lieu en hiver, ils accentuent la pression sur les ressources en eau, alors que les nappes phréatiques peinent à se reconstituer. Par ailleurs, les mégabassines servent essentiellement à alimenter des productions très gourmandes en eau, comme le maïs, majoritairement destiné à l’élevage industriel. Elles servent avant tout les intérêts des acteurs agro-industriels, au détriment de solutions locales et paysannes. En subventionnant ces ouvrages, les pouvoirs publics contribuent encore à l’industrialisation de l’agriculture et à un usage accru d’engrais chimiques et de pesticides… Autant de substances qu’on retrouve par la suite dans le milieu naturel (ibid).
« Les mégabassines ne résoudront pas la crise de l’eau » (CNRS, Septembre 2023)
Les mégabassines, dont les premiers déploiements suscitent débats et violences, ne peuvent être la seule réponse au manque d’eau. Pour l’écologue Vincent Bretagnolle, il est urgent de ralentir le cycle de l’eau. En clair, de la retenir dans les sols en restaurant les écosystèmes, au lieu de précipiter son évacuation vers l’océan.
Les méga-bassines sont une maladaptation aux sécheresses et aux enjeux agricoles (Scientifiques en rébellion, Mars 2023)
Nous, scientifiques, soutenons les mouvements de résistances aux projets de méga-bassines. Sans utilité réellement prouvée, ces retenues à ciel ouvert menacent la préservation de l’eau et des écosystèmes, et freinent la transformation de notre modèle agro-économique face aux sécheresses actuelles et à venir. Plus de dialogue est nécessaire entre agriculteur·ice·s, citoyen·ne·s et institutions.