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L’ESSENTIEL
Pour certains, il serait faux de parler « d’anthropocène » puisque tous les êtres humains ne seraient pas responsables au même niveau de la situation. D’aucuns parlent de « capitalocène », voire encore de « dérégulocène », « d’occidentalocène », etc. Nous pourrions multiplier les expressions pour caractériser notre système humain non viable et destructeur… Il n’est pas certain que cette profusion de vocables divers et approximatifs soit source de clarté…
Par ailleurs, il n’est absolument pas contradictoire de parler « d’Anthropocène » tout en affirmant que les humains n’ont pas tous les mêmes responsabilités dans la catastrophe en cours, que les pays les plus pollueurs ont bel et bien une dette historique envers les plus pauvres (qui sont aussi les plus impactés) ou encore qu’une réelle bifurcation est, de facto, incompatible avec le capitalisme.
Enfin, imaginons que nous changions de modèle économique. Il existe plusieurs modèles « alternatifs » au capitalisme. Cela va du communisme d’Etat (nous ne le recommandons pas !), à l’autogestion généralisée, de nature libertaire, en passant par d’autres agencements intermédiaires possibles. Mais nous ne serions guère avancés si le flux Extraction – production – consommation – déchets reste le même ! C’est bien l’Humanité, dans sa totalité, qui doit, globalement et drastiquement, réduire son empreinte, et, dans le même temps, inventer un modèle social citoyen, coopératif, égalitaire et juste. Autrement dit, le prisme du « capitalocène » est très réducteur non seulement des enjeux écologiques mais également des enjeux politiques, l’émancipation ne se résumant pas à une abolition de la propriété privée de tout ou partie des entreprises puisqu’elle convoque aussi la question du type de régime politique et de « (self) gouvernance » que nous souhaiterions voir advenir.