Retour au menu

L’ESSENTIEL
Le Bangladesh est l’un des pays les plus exposés aux effets du changement climatique : situé en grande partie dans le delta du Gange-Brahmapoutre, il subit de plein fouet inondations, cyclones, érosion côtière et intrusions salines, ce qui pèse sur les moyens de subsistance de millions de personnes (https://www.migrationpolicy.org/article/bangladesh-india-climate-migration).
Ces phénomènes se traduisent déjà par des mouvements de population : selon une étude publiée en 2025, plus de 90 % des migrants venant des zones les plus affectées par le climat ont été exposés par la suite à des formes de travail forcé, ce qui montre le lien direct entre facteurs environnementaux et vulnérabilité migratoire (https://www.climatechangenews.com/2025/02/18/bangladeshi-migrants-climate-change-modern-slavery-iied/).
Un rapport du Groupe de la Banque mondiale s’intéressant à la dimension liée au genre indique à son tour les effets sociaux de cette mobilité : pertes de revenus agricoles, déménagements impulsés par l’érosion ou l’intrusion saline, avec des implications spécifiques pour les femmes et les filles (https://openknowledge.worldbank.org/entities/publication/bec628c8-a2d8-459e-8942-1fe159eea6e4).
Parmi les zones les plus vulnérables figurent les régions littorales, où l’élévation du niveau de la mer et l’érosion rapide exacerbent la perte de terres cultivables, obligeant nombre de familles à migrer vers les villes ou vers d’autres régions moins exposées. Une étude de l’Organisation internationale du travail (OIT) rappelle que la mobilité humaine liée aux processus environnementaux est déjà bien présente au Bangladesh (https://www.ilo.org/media/7471/download).
La migration n’est pas uniquement une réponse à des événements soudains : elle intervient aussi progressivement, sous l’effet de phénomènes lents — érosion des berges, assèchement de sols, salinisation — qui fragilisent les moyens d’existence et contraignent les habitants à se déplacer. Le rapport de 2025 de l’institut IIED explore cette dimension et met en lumière la complexité de la trajectoire migratoire dans le contexte climatique (https://www.iied.org/sites/default/files/pdfs/2025-02/22604iied.pdf).
Ces dynamiques migratoires ont des impacts multiples : d’une part, elles contribuent à l’urbanisation rapide de villes comme Dacca ou Chittagong, avec des conséquences sur le logement, les infrastructures ou l’accès aux services ; d’autre part, elles fragilisent les zones d’origine — rurales ou littorales — qui voient partir des populations actives, ce qui crée une double vulnérabilité. En ce sens, le Bangladesh incarne un cas concret de « migration climatique déjà en cours », et non d’un phénomène hypothétique.