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L’ESSENTIEL
Le Pakistan est aujourd’hui l’un des pays les plus vulnérables au changement climatique, comme le montre son classement dans le Global Climate Risk Index pour la période 1980-2020 :
https://belonging.berkeley.edu/climatedisplacement/case-studies/pakistan
Il subit un ensemble de pressions environnementales — sécheresses, inondations répétées, intrusion saline sur les zones côtières, fonte rapide des glaciers — documentées dans le profil climatique de la Banque mondiale :
https://climateknowledgeportal.worldbank.org/sites/default/files/2021-05/15078-WB_Pakistan%20Country%20Profile-WEB.pdf
Ces chocs environnementaux ont déjà provoqué d’importants déplacements internes. Les inondations de 2022, parmi les plus destructrices de l’histoire du pays, ont touché environ 33 millions de personnes et entraîné le déplacement de plus de 7 millions d’habitants, comme l’explique cette analyse nationale :
https://www.paradigmshift.com.pk/climate-migration
Dans les zones rurales, la raréfaction de l’eau, l’effondrement des rendements agricoles et la salinisation des sols dans le delta de l’Indus poussent également à la migration. Un article de synthèse revient sur ces pressions environnementales :
https://morungexpress.com/pakistan-continues-to-grapple-with-persistent-socioeconomic-and-environmental-challenges-report
Les travaux scientifiques confirment une corrélation nette entre variables climatiques (hausse des températures, inondations, montée du niveau de la mer) et migrations internes dans les communautés côtières du Pakistan :
https://www.mdpi.com/2225-1154/12/11/180
Cette migration est visible dans plusieurs régions : les périphéries de Karachi accueillent déjà des milliers de personnes déplacées par les inondations, installées dans des camps ou des quartiers informels, comme le décrit cette enquête :
https://news.mongabay.com/short-article/2024/11/karachi-expected-to-receive-2-3-million-climate-migrants-by-2050-report/
Le phénomène est reconnu officiellement par le gouvernement et les organisations internationales. Un rapport conjoint PNUD–OIM décrit la migration liée à l’environnement comme un phénomène structurel de la démographie pakistanaise :
https://www.undp.org/sites/g/files/zskgke326/files/2024-09/undp-ap-research-anticipating-the-impacts-of-climate-change-related-human-mobility-in-pakistan-and-viet_nam-2024.pdf
Dans le delta de l’Indus, la dégradation écologique est si forte que des enquêtes journalistiques estiment qu’environ un million de personnes ont déjà quitté la région en raison de la salinisation, de l’érosion et du recul des terres habitables :
https://www.aljazeera.com/gallery/2025/8/5/water-has-surrounded-us-the-slow-death-of-pakistans-indus-delta
Les conséquences humaines sont sévères : perte de moyens de subsistance agricoles ou halieutiques, précarité dans les grandes villes, difficultés d’accès à l’eau, à l’assainissement et aux services essentiels. Une étude d’Islamic Relief présente ces impacts sociaux en détail :
https://islamic-relief.org/publications/climate-induced-migration-in-pakistan-global-discourse-local-realities-and-governance
À Karachi, l’afflux de migrants climatiques aggrave la pression sur les infrastructures urbaines, déjà fragilisées, comme le montre ce reportage du Monde :
https://www.lemonde.fr/en/environment/article/2025/04/09/pakistanis-daily-struggle-against-climate-dangers-repeated-flooding-food-crises-and-heatwaves_6740034_114.html
Enfin, plusieurs études régionales signalent une hausse systématique des déplacements internes après chaque catastrophe, notamment dans les provinces du Sindh, du Baloutchistan et du Khyber Pakhtunkhwa :
https://ojs.jdss.org.pk/journal/article/download/1054/993/1565
Ces mouvements posent de sérieux défis de gouvernance : accueillir des populations vulnérables dans des villes déjà saturées, gérer le déclin démographique des zones rurales et encadrer juridiquement les personnes déplacées internes. Une synthèse de ReliefWeb rappelle ces enjeux :
https://reliefweb.int/report/pakistan/climate-migration-101-explainer
L’ensemble de ces éléments montre que la migration climatique au Pakistan est déjà une réalité bien installée, façonnée par les événements passés et présents, et non par des projections théoriques.