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L’ESSENTIEL
99 % de la population mondiale respire un air qui ne respecte pas les limites relatives à la qualité de l’air recommandées par l’Organisation mondiale de la santé. Les conséquences sur notre santé sont multiples, non seulement pour les voies respiratoires mais aussi pour l’ensemble de notre organisme (source INSERM).
Selon une étude publiée en mai 2022 (The Lancet Planetary Health) , la pollution de l’air est responsable de neuf millions de morts chaque année dans le monde. Les pays en développement sont particulièrement concernés. Un décès sur six (16 %) lui est ainsi attribuable, ce qui en fait le premier facteur de risque environnemental en matière de maladies et de décès prématurés.
Un rapport publié par l’Institut de politique énergétique de l’université de Chicago révèle que la pollution de l’air est le plus grand risque pour la santé mondiale, devant le tabagisme et la consommation d’alcool. Elle réduit l’espérance de vie globale d’en moyenne 2,3 années (source).
Pour la France, Santé publique France a estimé, a posteriori sur la mortalité, les conséquences des baisses de la pollution de l’air ambiant observées durant le 1er confinement. Les résultats publiés aujourd’hui soulignent que ces baisses ponctuelles des niveaux de pollution au printemps 2020 ont été associées à des bénéfices non-négligeables pour la santé (source).
Le 16 mars 2020, pour lutter contre la première vague de COVID-19, un confinement strict en France était décidé, créant une situation environnementale jamais observée. Cette mesure sans précédent a en effet conduit à un ralentissement massif de l’activité et de la circulation de la population avec des conséquences sanitaires, économiques, sociétales et environnementales.
Dans le cadre de son suivi global de l’épidémie, Santé publique France a estimé a posteriori sur la mortalité les conséquences des baisses de la pollution de l’air ambiant observées durant ce premier confinement. Les résultats, publiés aujourd’hui, soulignent que les baisses ponctuelles des niveaux de pollution au printemps 2020 ont été associées à des bénéfices non-négligeables pour la santé avec environ 2 300 décès évités en lien avec une diminution de l’exposition de la population française aux particules ambiantes. Cette estimation confirme qu’une action volontariste sur la réduction des émissions de particules dans l’air se traduit par une diminution sensible de l’impact de la pollution atmosphérique sur la santé, et la mortalité en particulier.
Par ailleurs, Santé publique France a actualisé l’estimation du poids total de la pollution de l’air ambiant sur la santé de la population française pour la période 2016 à 2019. Elle conclut que la mortalité liée à la pollution de l’air ambiant reste un risque conséquent en France avec 40 000 décès attribuables chaque année aux particules fines (PM2,5). Ces travaux soulignent une nouvelle fois l’importance de poursuivre les efforts de réduction de la pollution atmosphérique, en agissant sur l’ensemble des sources de pollution (ibid).
Obstructions et infections des voies respiratoires, accidents cardiovasculaires et cancers sont les principales causes de cette mortalité prématurée due à la présence dans l’air que nous respirons de polluants : gaz, métaux lourds, particules et poussières en suspension. Ceux qui ont le plus d’impact sur notre santé sont indéniablement les fameux PM (pour particulate matter en anglais), en particulier les PM2,5, les particules fines dont le diamètre est inférieur à 2,5 microns.
Selon l’INSERM, « Un faisceau d’éléments de plus en plus probant suggère depuis une vingtaine d’années des associations plus ou moins fortes entre pollution de l’air et de nombreux troubles de la santé et des pathologies chroniques : diabète, obésité, maladies auto-immunes, allergies, troubles du développement et du spectre autistique, altération de la cognition et maladies neurodégénératives, troubles de l’humeur… Ainsi, « à l’aide des données récoltées dans le cadre de l’étude Constances, une cohorte épidémiologique généraliste en population générale constituée d’un échantillon de 200 000 adultes, nous avons pu montrer que les participants les plus exposés présentent de moins bonnes performances cognitives dans le domaine de la mémoire, du langage et des fonctions exécutives, et cela dès 45 ans, indique Bénédicte Jacquemin, chargée de recherche Inserm à Rennes. De façon similaire, nous avons mis en évidence une association entre l’exposition à des polluants atmosphériques et une augmentation des symptômes dépressifs.
Les niveaux de pollution atmosphérique restent trop élevés en Europe et constituent le principal risque environnemental pour la santé (Agence Européenne de l’Environnement, mars 2024)
« La pollution atmosphérique en Europe reste nettement supérieure aux niveaux recommandés par l’Organisation mondiale de la santé (OMS), ce qui représente une menace considérable pour notre santé. Selon la dernière évaluation de l’impact de la qualité de l’air sur la santé de l’Agence européenne pour l’environnement (AEE), qui a été publiée aujourd’hui, 253,000 décès auraient pu être évités dans l’Union européenne (UE) si les concentrations de particules fines avaient respecté les recommandations de l’OMS. Selon de nouvelles estimations concernant les incidences sanitaires de la pollution atmosphérique, l’exposition à la pollution atmosphérique provoque ou aggrave certaines maladies telles que le cancer du poumon, les maladies cardiaques, l’asthme et le diabète. »
Mortalité prématurée imputable à la pollution atmosphérique (Agence Européenne de l’Environnement, Novembre 2022)
Mortalité prématurée imputable à l’exposition aux particules fines (PM2.5), à l’ozone (O3) et au dioxyde d’azote (NO2) en 2012 dans 40 pays européens et dans l’ensemble de l’UE.
Pollution de l’air ou pollution atmosphérique (Notre Planète Info)
Tout savoir sur la qualité de l’air (Association RESPIRE)
La qualité de l’air est probablement l’une des premières inquiétudes sanitaire et environnementale de ce nouveau siècle. Les médias en parlent de plus en plus. Et pour cause. Nous en respirons environ 15000 litres par jour. Il y a donc bien des raisons de se soucier de ce qui passe par notre bouche et notre nez pour aller directement dans notre machine à respirer, les poumons. La qualité de l’air, on pourrait dire que c’est son niveau de propreté. Pour le connaître, il faut savoir ce qui s’y passe. Pour savoir ce qui s’y passe, ils y a des gens qui observent, mesurent, modélisent, informent et prennent des décisions en fonction de tout ça et des normes qui ont été décidées.
Source : https://www.respire-asso.org/tout-savoir-sur-la-pollution-de-lair/