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L’ESSENTIEL
La pollution des eaux constitue aujourd’hui l’une des principales menaces sanitaires à l’échelle mondiale. L’Organisation mondiale de la santé (OMS) rappelle que les contaminations microbiologiques de l’eau – bactéries, virus et protozoaires – restent responsables de millions de cas annuels de maladies hydriques telles que diarrhées aiguës, choléra, dysenterie, typhoïde, hépatite A ou polio. Organisation mondiale de la santé Ces pathologies sont particulièrement meurtrières chez les enfants de moins de cinq ans, dans les contextes où l’assainissement fait défaut.
Même dans les pays industrialisés, l’eau n’est pas exempte de risques : des études de surveillance ont documenté des épidémies liées à la présence de protozoaires comme Giardia ou Cryptosporidium, ou de bactéries comme Campylobacter, souvent après des pluies extrêmes ou la surcharge des infrastructures d’épuration.
Les pollutions chimiques constituent un autre champ d’inquiétude majeur. Les nitrates agricoles, omniprésents dans certaines nappes, peuvent induire la formation de composés N-nitrosés potentiellement cancérogènes. Plusieurs revues épidémiologiques suggèrent un lien entre exposition chronique à des nitrates dans l’eau potable et des risques accrus de cancer colorectal ou de complications de la grossesse.
Les pesticides et leurs métabolites, particulièrement mobiles, représentent une source d’exposition chronique : perturbations endocriniennes, neurotoxicité, risques de lymphomes non-Hodgkiniens et effets sur la fertilité ont été mis en évidence dans la littérature. Les analyses récentes soulignent aussi le rôle du « mélange » de polluants, qui reste insuffisamment intégré dans la réglementation.
Les perturbateurs endocriniens présents dans les eaux (bisphénols, résidus hormonaux, PFAS, médicaments) peuvent affecter la fertilité masculine, le développement fœtal, et la fonction thyroïdienne. Les effets métaboliques et développementaux associés à ces expositions diffuses sont documentés dans des publications récentes.
Les PFAS (substances per-et polyfluoroalkylées), souvent qualifiées de « polluants éternels », s’accumulent dans les ressources en eau. Un rapport de l’National Academies of Sciences, Engineering, and Medicine (2022) détaille les liens entre exposition via l’eau potable et risques accrus de cancers (rein, testicule), dérèglements immunitaires ou troubles thyroïdiens. Académies nationales+2Académies nationales+2
Les métaux lourds représentent une autre catégorie de risques. L’arsenic, présent naturellement dans certaines nappes ou issu d’activités minières, demeure l’un des contaminants les plus redoutables : cancers de la peau, du poumon, de la vessie, mais aussi maladies cardiovasculaires. Le plomb dans l’eau, souvent lié aux anciennes canalisations, entraîne une diminution du QI, des troubles de l’attention et une hausse de maladies cardiovasculaires. EPA
Les microplastiques, désormais détectés dans l’eau du robinet et embouteillée, suscitent une inquiétude croissante. Si les effets sur l’être humain restent encore en cours d’évaluation, les premières données toxicologiques montrent des risques possibles d’inflammation, de stress oxydatif et d’altérations endocriniennes.
L’aggravation attendue des phénomènes climatiques extrêmes amplifie ces vulnérabilités : débordements d’égouts, ruissellements agricoles, remobilisation de polluants chimiques sont autant de mécanismes de contamination amplifiés par le changement climatique.
Enfin, les populations rurales dépendantes de captages privés ou situées dans des régions à usage agricole intensif présentent souvent des expositions plus fortes, générant des inégalités territoriales de santé. Les enfants, les femmes enceintes, les personnes âgées ou immunodéprimées sont les plus vulnérables à ces contaminants.
La prévention sanitaire repose aujourd’hui sur une approche intégrée : protection des captages, réduction des polluants à la source, surveillance renforcée, traitement de l’eau selon une logique « multi-barrières ». Organisation mondiale de la santé Mais à moyen terme, seule une diminution significative des pollutions à la source permettra de sécuriser durablement l’eau destinée aux populations humaines.
Contaminants in the Water Environment: Significance from the Perspective of the Global Environment and Health, 2025
Contaminants dans le milieu aquatique : importance du point de vue de l’environnement et de la santé mondiaux
Les contaminants présents dans l’eau, qu’ils soient anciens ou émergents, contribuent à un large éventail de risques sanitaires, allant de l’intoxication aiguë aux maladies chroniques, entraînant souvent des décès et des pertes économiques considérables. Par exemple, les métaux lourds tels que le plomb, le mercure et l’arsenic peuvent provoquer une neurotoxicité, des lésions rénales et des troubles du développement [18,19,20,21,22]. Les pesticides et les herbicides peuvent induire des perturbations endocriniennes, une toxicité pour la reproduction et un risque accru de cancer [23,24,25]. Les produits pharmaceutiques peuvent contribuer à la résistance aux antibiotiques et aux déséquilibres hormonaux chez l’homme et les organismes aquatiques [26,27]. Les microplastiques et les nanoparticules peuvent être associés à des réactions inflammatoires, au stress oxydatif et à des effets potentiellement cancérogènes [28,29,30].
La contamination de l’eau aggrave la pénurie d’eau à l’échelle mondiale et constitue une menace importante pour la sécurité alimentaire en réduisant la disponibilité d’eau potable et d’irrigation, ce qui a un impact direct sur l’agriculture et les chaînes d’approvisionnement alimentaire mondiales. L’exposition aux contaminants présents dans l’eau entraîne de graves conséquences sanitaires, causant des millions de décès dans le monde. Selon l’Organisation mondiale de la Santé, en 2022, au moins 1,7 milliard de personnes dépendaient d’une eau potable insalubre ou contaminée, et on estime à un million le nombre de décès annuels dus à la diarrhée causée par cette eau [31]. De même, d’autres contaminants, tels que les microplastiques et les agents pathogènes résistants aux antimicrobiens, contribuent également à la mortalité à l’échelle mondiale. La figure 1 ci-dessous illustre la répartition mondiale des décès liés à l’eau potable insalubre, mettant en évidence les disparités de qualité de l’eau à travers le monde. Par ailleurs, le fardeau économique associé aux coûts des soins de santé, au traitement de l’eau et à la restauration des écosystèmes représente une charge financière considérable pour les gouvernements et les communautés du monde entier.
Water Pollution, Sources, Effect on Human Health and Treatment Technologies, 2024
Pollution de l’eau : sources, effets sur la santé humaine et technologies de traitement
L’eau est considérée comme une ressource essentielle à la vie et l’élément le plus important sur Terre, car elle fournit les conditions fondamentales à l’émergence de la vie [1, 2]. Elle constitue une ressource renouvelable indispensable à tous les organismes qui peuplent notre planète. De plus, elle est cruciale pour la production alimentaire, la croissance économique et le bien-être public. Chaque cellule d’un organisme a besoin d’eau pour fonctionner normalement. La surface de la Terre est recouverte d’eau à 71 %, dont 3 % d’eau douce et 97 % par les océans et autres grandes étendues d’eau. Par ailleurs, les aquifères représentent 1,6 % de l’eau souterraine, et les nuages, la pluie et la vapeur d’eau atmosphérique 0,001 % (figures 1 et 2) [3, 4]. Il convient de noter que de nombreuses sources d’eau de surface et d’eau souterraine sont essentielles à de nombreuses industries et activités dans notre pays, notamment la foresterie, la pêche, l’hydroélectricité, l’agriculture, l’élevage, la navigation et les loisirs [5]. La croissance rapide des industries et de la population est une source d’inquiétude quant à la pollution de l’eau potable. Par conséquent, l’accès à l’eau potable demeure un besoin fondamental de l’humanité et une préoccupation majeure à l’échelle mondiale au XXIe siècle[6]. De nombreux polluants, une fois introduits dans les cours d’eau, peuvent en altérer l’odeur, la couleur et les propriétés physiques. Par exemple, les métaux lourds, même en très faibles quantités, peuvent polluer l’eau et ainsi nuire à l’environnement et aux organismes qui y vivent[7,8]. De plus, la contamination de l’eau est à l’origine de maladies et de décès dans le monde entier ; chaque jour, elle cause la mort de près de 14 000 personnes[9, 10]. Ainsi, cette étude vise principalement à mettre en lumière les sources de pollution de l’eau et l’impact des différents polluants, ainsi qu’à identifier les technologies permettant de purifier l’eau pour divers usages.