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L’ESSENTIEL
L’Arctique perd environ 10 % de sa couche de glace permanente tous les dix ans depuis 1980 (NASA, 2003). Dans cette région, les températures moyennes ont augmenté à une vitesse deux à trois fois plus rapide qu’ailleurs dans le monde durant les dernières décennies.
La fonte de la banquise arctique se traduit par une perte de 15 % de sa superficie et de 40 % de son épaisseur depuis 1979. Tous les modèles prédisent la disparition de la banquise arctique en été d’ici quelques décennies, ce qui ne sera pas sans conséquence sur le climat en Europe.
La fonte d’été de la glace de mer arctique s’est accélérée bien au-delà des prévisions des modèles climatiques.
La fin de la calotte glaciaire du Groenland est irréversible.
C’est ce que rapporte une nouvelle étude, publiée dans Nature Communications Earth and Environnement, (13 août 2020) dans laquelle des scientifiques ont observé l’évolution de plus de 200 glaciers du Groenland ces quarante dernières années, grâce à l’étude de données satellitaires.
La calotte glaciaire ne se reconstitue plus suffisamment pour compenser les pertes et «même si le climat devait rester le même ou même se rafraîchir, la calotte glaciaire perdrait encore de la masse», conclut Ian Howat, coauteur de l’étude (1)
(1) A noter : la fonte de la banquise ne participe pas au montée du niveau de la mer, c’est la fonte de la calotte glacière qui y contribue. Explications : Lorsque vous mettez un glaçon dans un verre d’eau, le glaçon flotte parce que la densité de la glace est inférieure à celle de l’eau liquide. Le glaçon déplace donc une certaine quantité d’eau, créant une force de poussée vers le haut qui contrebalance son poids. Cette force est égale au poids du volume d’eau déplacé par le glaçon. Lorsqu’un glaçon flotte dans l’eau, il déplace une quantité d’eau dont le poids est exactement égal au poids du glaçon lui-même. Quand le glaçon fond, il se transforme en eau. Le volume de cette eau fondue est égal au volume d’eau qu’il avait déplacé en tant que glaçon. Puisque le glaçon flottant déplace exactement son propre poids en eau, et que l’eau issue de la fonte du glaçon remplit exactement ce volume d’eau déplacé, il n’y a pas de changement net du niveau de l’eau dans le verre. En d’autres termes, le glaçon fondu occupe le même volume que l’eau qu’il avait déplacée en flottant.
Par contre, lorsque de l’eau est rajoutée (fonte de la calotte de glace recouvrant des terres), cette eau supplémentaire va bien participer à la montée du niveau de la mer.
Projections, contraintes par les observations, d’un Arctique sans glace, même dans un scénario à faibles émissions (juin 2023)
Résumé
Le sixième rapport d’évaluation du GIEC a évalué que l’Arctique devrait être en moyenne pratiquement libre de glace en septembre vers le milieu du siècle dans des scénarios d’émissions de gaz à effet de serre intermédiaires et élevés, mais pas dans des scénarios de faibles émissions, sur la base de simulations de la dernière génération Modèles de la phase 6 du projet d’intercomparaison de modèles couplés (CMIP6). Nous montrons ici, à l’aide d’une approche d’analyse d’attribution, qu’une influence dominante de l’augmentation des gaz à effet de serre sur la surface de la banquise arctique est détectable dans trois ensembles de données d’observation pour tous les mois de l’année, mais est en moyenne sous-estimée par les modèles CMIP6. En adaptant la réponse de la glace de mer des modèles aux gaz à effet de serre pour mieux correspondre à la tendance observée dans une approche validée dans un test de modèle imparfait, nous projetons un Arctique sans glace en septembre dans tous les scénarios envisagés. Ces résultats soulignent les impacts profonds des émissions de gaz à effet de serre sur l’Arctique et démontrent l’importance de planifier et de s’adapter à un Arctique sans glace de façon saisonnière dans un proche avenir.