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L’ESSENTIEL
N’en déplaise aux climato-dénialistes, un réchauffement climatique – d’une rapidité inégalée – est bien à l’œuvre, et son origine est entièrement d’origine anthropique (c’est-à-dire qu’il est provoqué par les activités humaines).
Les graphiques ci-dessous, issu du dernier rapport (sixième cycle d’évaluation) confirme les rapports précédents et est sans équivoque.
Par ailleurs les causes naturelles, telles que les variations du rayonnement solaire ou de l’activité volcanique, ont contribué pour moins de 0,1 °C au réchauffement total entre 1890 et 2010.

Les relevés météorologiques enregistrent des anomalies de températures qui se confirment d’années en années par rapport aux températures enregistrées depuis le milieu du XIXe siècle.
Les 30 dernières années ont connu les températures les plus élevées de l’hémisphère Nord depuis plus de 1 400 ans ! (Quel Climat pour demain ?, 2015)
Cette animation réalisée par le CopernicusClimate Change Service permet de bien visualiser la « dynamique » en cours !
Un réchauffement rapide et brutal
Pendant les quelques 2,6 millions d’années qu’a duré le Pléistocène (2,58 Ma à 11 700 ans avant le présent), des glaciations, accompagnées d’avancées massives des glaciers en Europe du Nord et en Amérique du Nord, se sont produites à intervalles plus ou moins réguliers. Ces périodes glaciaires étaient séparées par des périodes interglaciaires (qui durent entre 10 000 et 20 000 ans).
De 2,6 Ma à 800 000 ans avant le présent, les cycles glaciaires durent environ 41 000 ans. Puis ils s’allongent pour durer environ 100 000 ans. Actuellement, nous sommes dans une période interglaciaire, appelée Holocène, particulièrement propice au développement de nos civilisations, et qui a débuté il y a environ 11 700 ans, suite à la glaciation vistulienne (Weichselian glaciation) dans le nord de l’Europe qui a duré plus de 100 000 ans.
La Terre devait connaître dans quelques millénaires une nouvelle période glaciaire. Mais, nous prenons la direction opposée à une vitesse vertigineuse !
En 2019 Une nouvelle étude internationale publiée le 24 juillet 2019 dans la revue « Nature » montre que la Terre ne s’est jamais réchauffée aussi vite en 2000 ans.
« Les chercheurs ont puisé dans les archives des températures compilées à partir de près de 700 indicateurs : les anneaux d’arbres, des carottes glaciaires, des sédiments des lacs et des coraux, mais aussi des outils plus récents comme des thermomètres. Toutes ces données proviennent d’une base internationale baptisée PAGES, Past Global Changes.
Les travaux montrent que jusqu’au XIXe siècle, les variations climatiques ne touchent pas de manière uniforme et simultanée toute la planète. Comme l’explique Raphael Neukom, paléoclimatologue à l’Université de Bern (Suisse), qui a dirigé cette étude : « C’est vrai que pendant le petit âge glaciaire, il faisait généralement plus froid sur Terre, mais pas partout, et pas en même temps. Les pics des variations climatiques de l’ère pré-industrielle se produisaient à différents moments et dans différents endroits du globe. »
Ainsi le petit âge glaciaire a d’abord affecté la région Pacifique, autour du XVe siècle, avant de toucher l’Europe et l’Amérique du Nord au XVIIe siècle.
La grande différence aujourd’hui, c’est que le réchauffement climatique observé depuis la révolution industrielle touche simultanément toutes les parties du monde. C’est ce que décrit Nathan Steiger de l’Université Columbia à New-York qui participé à cette étude : « Actuellement, le réchauffement est global. 98% du globe s’est réchauffé après la révolution industrielle ».
La paléoclimatologue, Valérie Masson-Delmotte, experte du GIEC (…), voit aussi dans cette étude une confirmation de plus : « Le réchauffement est planétaire alors que les petits épisodes du passé étaient plutôt régionaux et ne se produisaient pas en même temps partout ».
Pour les auteurs de l’étude, c’est bien la preuve que le réchauffement climatique actuel est « anthropique » (dû à la présence des humains) : il est le fait des émissions de gaz à effet de serre émises par l’activité humaine depuis la révolution industrielle (essentiellement pour produire de de l’énergie pour l’électricité, le chauffage, les transports, etc.).
La hausse des températures observées depuis la fin de la seconde moitié du XXe siècle est donc la plus globale, mais aussi la plus rapide en 2000 ans d’Histoire. (Source).
État du climat 2024
Mise à jour pour la COP29 (OMM, 2024)
Messages clés :
- Les gaz à effet de serre ont atteint des niveaux records observés en 2023. Les données en temps réel indiquent qu’ils ont continué à augmenter en 2024.
- De janvier à septembre 2024, la température moyenne de l’air à la surface de la planète était de 1,54±0,13°C supérieure à la moyenne préindustrielle. Stimulée par le phénomène El Niño, 2024 est en passe d’être l’année la plus chaude jamais enregistrée. Le réchauffement à long terme, mesuré sur plusieurs décennies, reste inférieur à 1,5°C.
- En 2024, l’étendue de la banquise antarctique et arctique a été bien inférieure à la moyenne. En 2023, les glaciers du monde entier ont perdu une quantité d’eau estimée à environ cinq fois celle de la mer Morte.
- La teneur en chaleur des océans et le niveau de la mer continuent d’augmenter. En 2023, l’océan a absorbé environ 3,1 millions de TWh de chaleur, soit environ 18 fois la consommation énergétique mondiale totale.
- Au cours des cinq dernières années, des progrès substantiels ont été réalisés en matière de capacité des services climatiques à l’échelle mondiale. 108 pays ont déclaré disposer d’un système d’alerte précoce multirisque.
- Comprendre la variabilité et le changement climatique est essentiel pour optimiser la production d’énergie renouvelable
The 2024 state of the climate report: Perilous times on planet Earth (Oxford Academic, Octobre 2024)
Rapport sur l’état du climat en 2024 : une période périlleuse pour la planète Terre
Nous sommes au bord d’une catastrophe climatique irréversible. Il s’agit incontestablement d’une urgence mondiale. Une grande partie de la structure même de la vie sur Terre est en péril. Nous entrons dans une nouvelle phase critique et imprévisible de la crise climatique. Depuis de nombreuses années, les scientifiques, dont un groupe de plus de 15 000, tirent la sonnette d’alarme sur les dangers imminents du changement climatique provoqué par l’augmentation des émissions de gaz à effet de serre et le changement des écosystèmes (Ripple et al. 2020). Depuis un demi-siècle, le réchauffement climatique est correctement prédit avant même d’être observé, et ce non seulement par des scientifiques universitaires indépendants, mais aussi par des sociétés de combustibles fossiles (Supran et al. 2023). Malgré ces avertissements, nous avançons toujours dans la mauvaise direction ; Les émissions de combustibles fossiles ont atteint un niveau record, les trois jours les plus chauds jamais enregistrés ont eu lieu en juillet 2024 (Guterres 2024), et les politiques actuelles nous laissent sur la voie d’un réchauffement climatique maximal d’environ 2,7 degrés Celsius (°C) d’ici 2100 (PNUE 2023). Malheureusement, nous ne parvenons pas à éviter de graves conséquences, et nous ne pouvons désormais qu’espérer limiter l’étendue des dégâts. Nous sommes témoins de la sombre réalité des prévisions alors que les impacts climatiques s’intensifient, provoquant des scènes de catastrophes sans précédent dans le monde entier et des souffrances humaines et non humaines. Nous nous trouvons au milieu d’un bouleversement climatique brutal, une situation désastreuse jamais rencontrée auparavant dans les annales de l’existence humaine. Nous avons maintenant amené la planète dans des conditions climatiques jamais observées par nous ou nos parents préhistoriques au sein de notre genre, Homo (figure supplémentaire S1 ; CenCO2PIP Consortium et al. 2023).