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L’ESSENTIEL
Les scénarios du GIEC, qui font l’objet d’un consensus scientifique, demeurent sans doute, pour cette raison, « prudents ». Dans leurs travaux de préparation du 6ème rapport, les climatologues français se montraient bien moins confiants.
En septembre 2019, lors d’une conférence de presse, ils présentèrent de nouvelles simulations climatiques et selon eux « Si rien n’est fait pour limiter les émissions de gaz à effet de serre, le réchauffement climatique pourrait atteindre 7 °C d’ici à la fin du siècle ».
Ces experts ont produit deux modèles distincts et soumis à plusieurs scénarios socio-économiques.
Le premier est celui de l’IPSL (Institut Pierre-Simon Laplace) et le second celui du CNRM (Centre National de Recherche Météorologique).
Le scénario le plus optimiste (SSP1 en bleu foncé) permet de rester sous les 2°C mais “tout juste” et au prix d’un (dangereux) dépassement temporaire de cette valeur au cours du siècle.
Dans le modèle du CNRM, le scénario SSP-8.5 nous conduit à un + 6,5°C, celui de l’IPSL à + 7°C.

Il faut cependant mentionner que de récents travaux ont revu à la baisse la « sensibilité climatique », c’est-à-dire la température à laquelle se stabiliserait, à long terme, le climat à la suite d’un doublement de la concentration atmosphérique de CO2.
S’il est peu probable que nous soyons sur la trajectoire du SSP5-8.5, nous sommes néanmoins au regard des politiques actuelles, sur un +3°C approximativement à la fin du siècle. En effet, peu avant la COP26, l’ONU, en inventoriant les « engagements » déposés par les Etats, estimait que ces derniers pourraient tout juste limiter le réchauffement à « +2.7°C ». Mais cela, c’était avant l’année 2023, qui a surpris tout le monde, en raison d’une conjonction de facteurs encore mal comprise. Sur ce sujet, il faut prendre le temps d’écouter Katia Laval.
Ces chiffres sont dramatiques, car, comme nous verrons plus loin, le simple fait de dépasser les trois ou quatre degrés, nous ferait basculer dans un monde invivable.
Dernière touche à ce sombre tableau : nous sommes désormais habitué.es à entendre parler des « horizons » 2050 et 2100. Mais après ? Notre responsabilité n’est-elle pas d’agir pour que le monde soit toujours vivable en 2200, 2300 ?
Les personnes qui naissent aujourd’hui auront moins de 80 ans en 2100. Quel sera l’avenir de leurs enfants et petits-enfants ?