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À l’est de la Sibérie, le cratère de Batagaika causé par le dégel du pergélisol s’étale sur plus de 800 m et n’en finit pas de grandir. Il renferme les restes organiques des feuilles, végétaux et animaux morts il y a des milliers d’années.
L’ESSENTIEL
Le pergélisol (voir la fiche) représente 25 % des terres émergées dans l’hémisphère Nord, soit l’équivalent de la superficie du Canada. C’est le plus gros réservoir de carbone continental de la planète, devant les réserves de combustible fossile que sont le pétrole, le gaz et le charbon : 1 700 milliards de tonnes de carbone d’origine végétale s’y sont accumulées depuis la dernière glaciation. C’est deux fois plus de carbone que n’en contient actuellement l’atmosphère !
Mais… En milieu humide et pauvre en oxygène, la décomposition de restes végétaux ou animaux qui étaient jusqu’alors emprisonnés depuis des dizaines de milliers d’années dans le sol, produit aussi du méthane, gaz à effet de serre 25 fois plus puissant que le CO2.
Le permafrost, une bombe silencieuse sous nos pieds (Décembre 2023)
Le permafrost, ou pergélisol en français, est une couche de terre, de roches ou de sédiments, qui reste constamment à une température inférieure à 0 °C. Peu connu du grand public, il occupe pourtant 22 % — soit près du quart — de la surface terrestre. Il s’étend principalement au Nord, soit au Groenland, au Canada, en Alaska et en Russie. On le trouve aussi en haute montagne, au-dessus de la ligne de végétation. En Suisse, il concerne 5 à 6% du territoire. Directeur du Laboratoire des sciences cryosphériques de l’EPFL, Michael Lehning nous en explique les enjeux.