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L’ESSENTIEL
Ces mesures vont pouvoir se décliner en trois volets : la prévention, les moyens et méthodes pour gérer la « crise », la gestion de la « post crise ».
La prévention : accroître le degré de résilience des territoires
« Résilience » désigne originellement la résistance d’un matériau aux chocs : c’est le « fait de rebondir », du latin resilientia, de resiliens). Ce concept ne commence à être fréquemment utilisé en géographie, urbanisme et gestion des risques qu’au tournant des années 2000. Sa définition est étendue à la capacité d’un corps, d’un organisme, d’une espèce, d’un système, d’une structure à surmonter une altération de son environnement. La notion devient très voisine de l’adaptation.
Selon Arthur Keller : c’est la capacité à résister à un choc (crise, externe ou interne), et si la crise dépasse un certain seuil, à être flexible, à s’adapter, se réorganiser et revenir, non pas à la « normale », mais à une situation où l’on est plus résistant qu’avant et mieux préparer aux crises qui peuvent suivre.
Le DICRIM
L’article L2211-1 du C.G.C.T. impose au maire des responsabilités en matière de police administrative, qui incluent la sécurité. Par ailleurs, le Décret 90-918 du 11 octobre 1990 introduit le document d’information communal sur les risques majeurs : DICRIM, dont la responsabilité revient au maire (« Le maire établit un document d’information qui recense les mesures de sauvegarde répondant au risque sur le territoire de la commune, notamment celles de ces mesures qu’il a prises en vertu de ses pouvoirs de police (…) »).
Bien souvent, les DICRIM sont « sous-dimensionnés ».
Ils n’intègrent que des mesures minimales contre les principaux risques, sans réellement anticiper les impacts du dérèglement climatique et de la chute de la biodiversité. Il faut reprendre l’ensemble du document : l’ensemble des risques majeurs, vérifier le degré d’opérationnalité du plan d’évacuation, veiller au renforcement des dispositifs de surveillance et d’alertes…
Prévoir les moyens humains et matériels
La « reprise en main », par les citoyens, des questions de prévention contre les catastrophes, peut se traduire par :
La création de « réserves stratégiques » :
– Equipements de protection, stocks de médicaments, stocks alimentaires, « greniers à blé » !, réserves d’eau et systèmes de filtration, kits d’urgence pour chaque habitant, vêtements, couvertures de survie…
Prévoir des équipements adaptés :
– Installations de centres de soins d’urgence, abris provisoires anti-tempêtes, système de surveillance et de surveillance
Anticiper l’organisation des secours :
– Préparation citoyenne avec la sécurité civile, prévoir l’accueil de réfugiés (donc ne pas avoir simplement des stocks pour la population résidente)…
Nous avons la possibilité de créer, localement, des réserves communales de sécurité civile.
Les travaux de prévention
Il peut être envisagé des « barrières » pour protéger des chocs. Par exemple construire des digues autour des centrales nucléaires, renforcer les infrastructures critiques, planter des arbres pour stabiliser les sols, prévoir des systèmes robustes en cas de catastrophes naturelles, prendre des mesures multiples pour prévenir les incendies de forêts (voir article « Prévenir les risques d’incendies de forêt dans un contexte de changement global » en bas de page). C’est l’ensemble de « l’aménagement du territoire » qui est à repenser.
La gestion des « jours d’après »
La gestion des « jours d’après » recouvre plusieurs problématiques : des prises en charge des blessés jusqu’aux problèmes administratifs de déclarations de sinistres.
On peut diviser la phase post-catastrophe en deux périodes : la post crise qui recouvre les problèmes à gérer depuis le départ des services impliqués dans la phase d’urgence et la période qui voit la mise en place du dispositif de reconstruction. La post crise peut durer de quelques jours à plusieurs mois. La période de reconstruction peut durer plusieurs années.
Il va donc s’agir d’une part, d’aider les populations sinistrées (aide financière, accompagnement dans les démarches administratives, soutien psychologique…) et, d’autre part, de penser un schéma de reconstruction, sans reproduire les mêmes erreurs.
Les politiques publiques pour limiter les émissions de gaz à effet de serre (GES) et adapter la société aux effets du dérèglement climatique s’appuient sur trois feuilles de route : le plan national d’adaptation au changement climatique (PNACC), la stratégie nationale bas-carbone (SNBC) et la programmation pluriannuelle de l’énergie (PPE).
Document de présentation du PNACC 3 (Plan National d’Adaptation au Changement Climatique, 2024)
Les politiques publiques pour limiter les émissions de gaz à effet de serre (GES) et adapter la société aux effets du dérèglement climatique s’appuient sur trois feuilles de route : le plan national d’adaptation au changement climatique (PNACC), la stratégie nationale bas-carbone (SNBC) et la programmation pluriannuelle de l’énergie (PPE).
Prévenir les risques d’incendies de forêt dans un contexte de changement global (Thomas Curt, Éric Rigolot dans Sciences Eaux & Territoires, 2020)