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L’ESSENTIEL
Les prémisses (Années 1970-1980)
– Années 1970 : Alors que la recherche scientifique commence à établir un lien entre les activités humaines, en particulier la combustion des combustibles fossiles, et le réchauffement climatique, le scepticisme est relativement marginal dans la communauté scientifique.
– Années 1980 : Les premiers débats publics sur le changement climatique émergent. Les sceptiques de l’époque questionnent la validité des modèles climatiques et suggèrent que les variations climatiques sont principalement dues à des causes naturelles.
Politisation et Industrialisation du Scepticisme (Années 1990)
– Début des années 1990 : Le rapport du GIEC en 1990 qui confirme l’influence humaine sur le climat commence à être contesté par des industries telles que le pétrole et le charbon. Des groupes tels que le « Global Climate Coalition » sont formés pour contrecarrer les efforts de régulation environnementale.
– Milieu des années 1990 : Les campagnes de désinformation se multiplient, financées par des compagnies comme ExxonMobil. Des scientifiques et des think tanks climatosceptiques reçoivent des financements pour publier des travaux qui remettent en cause le consensus scientifique.
Expansion et Médiation (Années 2000)
– L’élection de George W. Bush aux États-Unis, qui est sceptique quant aux mesures environnementales strictes, marque une période où le climatoscepticisme gagne en influence politique. La médiatisation du débat augmente, souvent présentant le changement climatique comme un sujet controversé.
– 2009 : Le scandale du Climategate, où des emails de climatologues sont piratés et présentés de manière à suggérer des manipulations de données, bien que des enquêtes ultérieures disculpent les scientifiques de toute malversation.
Politisation accrue (Années 2010)
– A partir de 2010 : Le climatoscepticisme devient fortement polarisé politiquement, en particulier aux États-Unis. Des figures politiques comme le sénateur James Inhofe et plus tard le président Donald Trump incarnent et amplifient cette position.
– 2015 : La Conférence de Paris sur le climat (COP21) aboutit à l’Accord de Paris, un effort mondial pour limiter le réchauffement climatique, qui est critiqué par les climatosceptiques qui y voient « une menace pour l’économie mondiale ».
Nouvelles Stratégies et Adaptation (Années 2020)
– A partir de 2020 : Avec les impacts de plus en plus visibles du changement climatique, comme les incendies de forêts, les ouragans, et les vagues de chaleur, le discours climatosceptique évolue. Certains reconnaissent le changement climatique mais minimisent ses effets ou rejettent les mesures d’atténuation proposées comme économiquement nuisibles.
Etude de « parlons climat », novembre 2024
« Alors que plusieurs sondages indiquent leur nombre à la hausse depuis 2 ans, les climatosceptiques n’ont pas fait l’objet de recherches plus approfondies en France. Nous publions aujourd’hui une enquête exclusive mêlant travaux existants et apports de nouveaux éclairages, à la lumière de nouvelles analyses statistiques et d’entretiens d’une heure réalisés avec des climatosceptiques. Celle-ci vient au passage remettre en cause les représentations stéréotypées des climatosceptiques et interroger la manière dont nous pensons les stratégies d’information et de communication sur le changement climatique et la transition écologique« .
Etude – Déni et scepticisme face au changement climatique : un examen de la Littérature (2022)
Abstract
« Les acteurs politiques et les individus qui nient la réalité du changement climatique d’origine humaine constituent une minorité dotée d’une capacité démesurée à façonner la science, la politique et la communication climatiques nationales. Cette revue de la littérature retrace l’évolution du déni du changement climatique depuis ses débuts dans les organisations conservatrices et l’industrie de l’énergie au milieu du 20e siècle, et montre comment le travail des négationnistes initiaux a été affiné par les acteurs contemporains pour diffuser la désinformation sur le climat en ligne. L’essai examine la littérature scientifique sur l’alignement du déni du changement climatique sur l’identité, montrant comment le déni du changement climatique est devenu intégré à certaines identités culturelles, politiques, raciales et religieuses. Il retrace en outre les tactiques utilisées pour propager le déni du changement climatique, comme le ciblage des médias sociaux et les théories du complot conçues pour jeter le doute sur les découvertes scientifiques. Enfin, l’essai explore le travail des chercheurs examinant les moyens de briser le déni du changement climatique, de renforcer le soutien aux institutions scientifiques et de renforcer l’acceptation des connaissances sur le climat. »