Risques sanitaires liés à la résistance aux antibiotiques

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Selon l’Institut Pasteur, en Europe, le Centre européen de contrôle et de prévention des maladies (ECDC) évalue à 33 000 le nombre de décès résultants de bactéries résistantes aux antibiotiques. En France, en dépit d’un Plan national pour préserver l’efficacité des antibiotiques, la consommation d’antibiotiques reste anormalement élevée comparée à d’autres pays européens (source).

Et par ailleurs : « La résistance aux antibiotiques touche tous les pays mais avec des niveaux variables, notamment selon leur niveau de consommation d’antibiotiques, l’hygiène et le niveau de revenu. Les bactéries résistantes sont également présentes chez les animaux et dans l’environnement. La médecine humaine, la médecine vétérinaire et la contamination de l’environnement par des antibiotiques contribuent donc à l’augmentation de résistance. Les bactéries résistantes et les gènes de résistance peuvent se transmettre entre l’homme, les animaux et l’environnement, par contact direct, mais aussi par l’eau ou les aliments. Ainsi, l’utilisation d’antibiotiques en médecine vétérinaire et le rejet d’antibiotiques dans l’environnement contribuent aussi à l’apparition de nouvelles souches bactériennes multirésistantes. » (ibid).

Lien entre effondrement de la biodiversité et résistances aux antibiotiques

L’accroissement du phénomène de la résistance aux antibiotiques n’est pas seulement une question d’abus de ce type de médicament. Il est directement en lien avec le sujet de la biodiversité.

Les environnements naturels, lorsqu’ils sont en bonne santé, peuvent jouer un rôle dans la régulation des bactéries et de leurs résistances. Les sols et les eaux contenant une diversité de microbes peuvent aider à dégrader les antibiotiques et à limiter la propagation des résistances.

Par ailleurs, l’intensification agricole et la déforestation entraînent une utilisation accrue des antibiotiques dans les élevages et une perte de biodiversité. La perturbation des écosystèmes naturels peut exacerber la diffusion des résistances aux antibiotiques.

Enfin, la perte de biodiversité peut augmenter le stress sur les populations d’organismes restants, les rendant plus susceptibles aux infections et aux traitements antibiotiques, ce qui peut promouvoir l’émergence de résistances.

Ainsi, et ce n’est qu’un exemple parmi d’autres, les antibiotiques utilisés dans les élevages et excrétés par les animaux peuvent contaminer les cours d’eau. La perte de biodiversité dans ces environnements aquatiques réduit la capacité de l’écosystème à décomposer et neutraliser ces substances, permettant aux bactéries résistantes de prospérer.

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