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L’ESSENTIEL
Selon le rapport 2019 de l’IPBES, la surexploitation des ressources est une des 5 causes majeures de l’érosion de la biodiversité. Chaque année, environ 60 milliards de tonnes de ressources renouvelables et non renouvelables sont extraites dans le monde chaque année.
Épuisement des ressources fossiles, destruction des habitats naturels, prélèvement excessif sur la faune et la flore, braconnage, agriculture intensive, surpêche, surexploitation du bois, consommation excessive d’eau et d’énergie… toutes ces pratiques participent au déclin de la biodiversité.
Extractivisme minier
L’extractivisme minier est « crucial pour l’économie mondiale », fournissant les matériaux essentiels pour divers secteurs industriels, technologiques et énergétiques.
Les minerais tels que l’or, les diamants, le cuivre, mais aussi le coltan, cobalt, nickel, ainsi que les énergies fossiles telles que le pétrole et le sable bitumineux se trouvent en grande quantité dans des bassins forestiers.
Le bassin amazonien et bassin du Congo, ainsi que les forêts d’Asie du Sud-Est sont fortement impactés par les activités minières. Les forêts boréales du Canada sont quant à elles menacées par l’exploitation des sables bitumineux (source : https://all4trees.org/dossiers/deforestation/causes/exploitation-miniere/ )
Il est difficile de donner un chiffre précis concernant le nombre total de sites miniers dans le monde, car cette information varie en fonction des définitions et des classifications des sites miniers (il y a par exemple des centaines d’exploitations minières artisanales dans l’est de la République démocratique du Congo) ainsi que des différentes sources et méthodes de collecte de données. Cependant, quelques estimations et informations clés peuvent être fournies pour donner une idée de l’ampleur de l’exploitation minière mondiale :
Le portail MINES (Mining Intelligence) répertorie plus de 35 000 mines et projets miniers dans sa base de données mondiale, y compris des mines en production, des projets de développement et des sites de prospection.
Le World Gold Council indique qu’il y a environ 3 000 mines d’or commerciales dans le monde. Cette estimation inclut à la fois les grandes mines industrielles et les plus petites opérations artisanales.
Selon le Global Coal Mine Tracker de l’ONG Global Energy Monitor, il y a environ 8 300 mines de charbon opérationnelles dans le monde en 2021. Cela inclut les mines de charbon souterraines et à ciel ouvert.
La production de cuivre est concentrée dans un nombre relativement restreint de grandes mines. Par exemple, la base de données Mining Intelligence répertorie environ 1 200 projets et mines de cuivre actifs.
Il existe également un nombre important de sites miniers dédiés à l’extraction du minerai de fer. Par exemple, l’Australie et le Brésil, deux des plus grands producteurs de minerai de fer, possèdent des centaines de mines et de projets.
Les sites miniers peuvent aussi ouvrir, fermer ou passer en veille en fonction des conditions économiques, des prix des matières premières et des régulations environnementales, ce qui rend le suivi en temps réel difficile.
La pêche industrielle
Un autre exemple dramatique de sur exploitation est celui de la sur-pêche (voir la fiche perte des espèces aquatiques).
la surexploitation de l’eau douce
En mars 2022, à l’occasion de la journée mondiale de l’eau, le Rapporteur spécial des Nations Unies sur les droits de l’homme à l’eau potable et à l’assainissement, Pedro Arrojo Agudo, déclarait : « Les plus grands risques sociaux découlant du changement climatique sont et seront générés autour de l’eau. Face à la variabilité croissante du climat, la clé des stratégies d’adaptation réside dans le renforcement de la résilience du cycle de l’eau par la récupération et la conservation de la fonctionnalité des écosystèmes les plus inertiels du cycle de l’eau : les zones humides, les écosystèmes des berges, le lit des rivières et surtout, les aquifères souterrains« .
La « crise de l’eau » n’est pas un problème démographique car une gestion raisonnée de l’eau douce permettrait de subvenir aux besoins de toutes les populations et le problème est surtout une question de répartition des ressources en eau.
Dans les faits, L’agriculture est le principal consommateur d’eau douce, représentant environ 70% de l’utilisation mondiale.
Les pratiques agricoles intensives en général, exigeant de l’irrigation à grande échelle, et la culture de certaines plantes en particulier (riz, coton, maïs) sont extrêmement consommatrices d’eau.
Les modes de vie urbains et les consommations de multiples gadgets produits de l’industrie entraînent également une augmentation de la demande en eau.
En termes de conséquences, tout cela entraîne un épuisement rapide des réserves d’eau souterraine. Dans certaines régions, les niveaux d’eau souterraine ont chuté de manière alarmante, rendant l’extraction d’eau plus coûteuse et difficile.
A titre d’exemple :
– La Vallée Centrale de Californie est l’une des régions agricoles les plus productives du monde, mais elle dépend fortement des eaux souterraines pour l’irrigation. Les niveaux d’eau souterraine dans cette région ont chuté de manière significative au fil des décennies. Cette baisse a conduit à une augmentation des coûts de pompage pour les agriculteurs, certains devant forer des puits plus profonds à des coûts de plusieurs centaines de milliers de dollars par puits. Dans certaines parties de la Vallée Centrale, les niveaux d’eau souterraine ont baissé de plus de 30 mètres (100 pieds) depuis les années 1950.
– Les plaines du Nord de la Chine, qui abritent une grande partie de la production céréalière du pays, dépendent également fortement des eaux souterraines. Les niveaux d’eau souterraine dans certaines parties des plaines du Nord de la Chine ont baissé de 1 à 3 mètres par an au cours des dernières décennies. Cette baisse a entraîné des pénuries d’eau pour l’irrigation, affectant la production agricole et mettant en péril la sécurité alimentaire. De plus, de nombreuses communautés rurales souffrent de la diminution de l’accès à l’eau potable.
– En inde, dans l’État du Pendjab, les niveaux d’eau souterraine ont chuté de plus de 10 mètres (33 pieds) au cours des deux dernières décennies. Les agriculteurs doivent forer des puits de plus en plus profonds, augmentant les coûts de production et rendant certaines formes d’agriculture non viables.
– En Europe , Le bassin du Guadalquivir, situé en Andalousie, est une région agricole importante qui dépend fortement des eaux souterraines pour l’irrigation. Les niveaux d’eau souterraine dans certaines zones du bassin du Guadalquivir ont baissé de plusieurs dizaines de mètres au cours des dernières décennies. Ce qui, là encore, a conduit à une augmentation des coûts de pompage (solution à très court terme !).