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L’ESSENTIEL
En 2020, la Sibérie a vécu une vague de chaleur sans précédent avec des températures moyennes supérieures de 6 degrés à la normale.
L’Arctique se réchauffe deux à trois fois plus vite que le reste de la planète Les incendies auraient libéré 59 mégatonnes de CO2 dans l’atmosphère contre 53 l’an dernier d’après Copernicus, programme européen d’observation de la Terre.
A l’époque « Le constat est qu’au-dessus du cercle polaire, depuis le mois de novembre 2019, les conditions sont exceptionnellement chaudes avec des températures moyennes de l’ordre de 6 degrés supérieures aux normales saisonnières sur la période janvier-juin 2020, mais aussi des écarts journaliers qui ont pu localement dépasser 15/ 20 degrés [par exemple autour de 35 degrés en Sibérie occidentale au lieu de 20° et un record de 38 degrés à Verkhoïansk le 20 juin 2020, ville la plus froide du globe, hors Antarctique, et où l’amplitude thermique est la plus élevée entre hiver et été » (source).
En mars 2024, et selon selon une étude publiée le 5 mars dans la revue scientifique Nature reviews earth & environment, l’océan Arctique pourrait connaître des étés sans glace dès la prochaine décennie. Les mois de septembre dans la région pourraient être régulièrement dépourvus de glace « au milieu du siècle », soit entre 2035 et 2067, selon ses auteurs. L’année exacte à partir de laquelle ces conditions pourraient être observées dépendent de nos scénarios d’émissions de gaz à effet de serre, soulignent-ils.
Projections of an ice-free Arctic Ocean (Mars 2024)
Abstract (traduit par nos soins) :
Les pertes de glace de mer observées dans l’Arctique sont une sentinelle du changement climatique anthropique. Ces réductions devraient se poursuivre avec le réchauffement continu, conduisant finalement à un Arctique libre de glace (superficie de glace de mer <1 million km2). Dans cette revue, nous synthétisons notre compréhension du calendrier et de la variabilité régionale d’un tel Arctique sans glace. Dans la moyenne mensuelle de septembre, les premières conditions sans glace (la première occurrence d’un Arctique sans glace) pourraient survenir dans les années 2020 à 2030, quelles que soient les trajectoires d’émission, et devraient se produire d’ici 2050. Cependant, les conditions quotidiennes sans glace en septembre sont attendus environ 4 ans plus tôt en moyenne, avec la possibilité de précéder les mesures mensuelles de 10 ans. Des conditions de septembre constamment sans glace (occurrences fréquentes d’un Arctique sans glace) sont prévues d’ici le milieu du siècle (d’ici 2035 à 2067), les trajectoires d’émission déterminant à quelle fréquence et pendant combien de temps l’Arctique pourrait être libre de glace. Plus précisément, il existe un potentiel de conditions sans glace en mai-janvier et en août-octobre d’ici 2100 dans le cadre d’un scénario d’émissions élevées et faibles, respectivement. Dans tous les cas, la fonte des glaces de mer commence dans l’Arctique européen, se poursuit dans l’Arctique du Pacifique et se termine dans l’Arctique central, si elle devient libre de glace. Les recherches futures doivent évaluer l’impact de la sélection et du recalibrage du modèle sur les projections, ainsi que les facteurs de variabilité interne qui peuvent provoquer des conditions précoces sans glace.