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Jardins communautaires à Montréal
L’ESSENTIEL
Nouveaux paysages urbains
Le retour de la biodiversité en ville peut être promu grâce à diverses structures tels, principalement, les corridors écologiques, les passages fauniques, les toits verts et les plantes grimpantes.
Plusieurs villes du monde se sont donné des objectifs de restauration dans certains de leurs quartiers. Plusieurs initiatives témoignent de la réussite de ces objectifs verts. Nous pouvons citer par exemple le quartier Vauban, à Fribourg (en Allemagne) ; le quartier de Bonne, à Grenoble (en France) ; et plusieurs quartiers de Nantes (en France). Ou encore la naturalisation des berges de la rivière Saint-Charles, la construction de passages fauniques au-dessus du boulevard Robert-Bourassa (à Québec), le projet de verdissement « Aménager des ilots de fraîcheurs et aménager les espaces de vie » et l’aménagement du Jardin Panet (à Montréal)… Autant d’exemples concrets et inspirant que nous pouvons reprendre localement.
Les paysages en milieu rural
Au cours des dernières décennies, les paysages ruraux ont subi de profondes transformations et dégradations, principalement en raison de l’intensification agricole, de la déforestation et de l’expansion urbaine. Ces changements ont entraîné une réduction significative de la biodiversité, mettant en péril de nombreuses espèces animales et végétales.
Une « révolution des paysages » est impérative.
Elle passe en premier lieu par le rétablissement des habitats naturels, en « refondant » les pratiques agricoles. L’une des premières étapes consiste à diversifier les cultures. L’agroforesterie, la rotation des cultures et la polyculture sont autant de pratiques qui favorisent la biodiversité en offrant une plus grande variété d’habitats.
Ensuite, il s’agit de replanter des haies, de créer des corridors écologiques et de restaurer des zones humides pour aider au retour de la faune et de la flore locales.
Enfin, un autre levier d’action est un changement radical de perspective sur la gestion des « ressources », en l’axant sur la préservation des sols, la rétention d’eau (retenues collinaires), diminution des prélèvements en bois…
Divers projets en France et à l’étranger illustrent les succès de la recomposition des paysages ruraux. Par exemple, dans certaines régions, la replantation de haies a permis non seulement de restaurer la biodiversité locale, mais aussi d’améliorer la productivité agricole en créant des microclimats favorables aux cultures.
En Bretagne, le projet de restauration du bocage breton est un excellent exemple de la replantation de haies. Depuis les années 1990, plusieurs initiatives ont été lancées pour replanter les haies disparues lors du remembrement des terres agricoles dans les années 1960-1970. Ces haies jouent un rôle crucial en tant que corridors écologiques, permettant le retour de nombreuses espèces animales, notamment des oiseaux et des insectes pollinisateurs. De plus, elles ont contribué à réduire l’érosion des sols et à améliorer la gestion de l’eau, créant ainsi des microclimats favorables aux cultures.
Dans le Marais Poitevin, classé Parc Naturel Régional, des efforts de restauration des paysages ont permis de rétablir les prairies humides et les haies bocagères. Ce projet a favorisé la réintroduction d’espèces menacées, comme la loutre d’Europe et certaines espèces de batraciens. Les agriculteurs locaux ont constaté une amélioration de la productivité de leurs prairies, en partie grâce à la meilleure rétention d’eau permise par les haies et les zones humides restaurées (source).
En Wallonie, en Belgique, un projet de restauration des bocages a été initié pour lutter contre la perte de biodiversité et améliorer la gestion des terres agricoles. La replantation de haies et de vergers traditionnels a non seulement favorisé le retour d’espèces locales, mais a aussi amélioré la fertilité des sols et réduit les inondations dans certaines zones. Les agriculteurs locaux ont observé une meilleure régulation des nuisibles grâce à l’augmentation des populations d’insectes prédateurs (source).
Biodiversité, 15 retours d’expériences d’actions financées par l’agence de l’eau Loire-Bretagne (2016)