Salomé GRASSET est l’une des coordinatrices nationales des « incroyables comestibles ». Basée en Bretagne, elle nous fait le plaisir de présenter ce « mouvement participatif citoyen de bien commun ».
Récits – Même question que pour les autres 😉 , si tu peux dans un premier temps nous rappeler la genèse des « Incroyables comestibles » ?
Salomé – Le mouvement citoyen des Incroyables comestibles est né en Angleterre, en 2008, avant de devenir un mouvement mondial.
L’objectif, c’est de créer une abondance gratuite de nourriture à partager pour tous, dans une démarche non marchande, humaine, éthique, et solidaire. Et cela doit se faire par des actions simples et accessibles à tou-t-es.
Ce qu’il faut peut-être dire en premier, sur la philosophie du mouvement, c’est que nous
reconnaissons l’unité de la vie et du genre humain ; et créer une nouvelle réalité, cela ne peut se faire que dans une joie de faire et de coopérer, en respectant la dignité de chacun.
C’est une philosophie qui fait des Incroyables comestibles plus qu’une simple pratique, mais aussi quelque chose qui vous transforme humainement…
Récits – Quand le mouvement s’est-il créé en France ?
Salomé – C’était à partir de 2012. Et aujourd’hui, nous pouvons compter plusieurs centaines de collectifs.
Nous avons d’ailleurs un peu de difficultés à en tenir une « comptabilité » précise. Notre annuaire recense 566 communes où « nous » sommes présents, et avec des métropoles où il existe plusieurs collectifs (mais ce répertoire n’est pas tout à fait à jour, c’est un énorme travail).
Ce qui est intéressant de noter, c’est la dynamique, car nous enregistrons plusieurs dizaines de collectifs nouveaux chaque année.
Récits – C’est effectivement un énorme boulot ! De quels moyens disposez-vous ?
Salomé – Nous avons deux salariés (mais pour l’équivalent d’un temps plein). Toutes les activités de coordination sont assurées par ces deux personnes et par une belle équipe de bénévoles.
Récits – Du côté des élu.es, comment accueillent-ils cette démarche ?
Salomé – Dans la grande majorité des cas et donc à de quelques rares exceptions, l’accueil est très favorable ! Il y a beaucoup de curiosité et cela débouche en règle générale sur un soutien de la démarche.
Récits – Mais en pratique, tu peux nous donner des exemples ?
Salomé – Oui, il y a plusieurs articles sur le site et puis beaucoup de collectifs ont leur site que l’on retrouve dans le répertoire. On peut puiser beaucoup de retours d’expériences positives. Par exemple, à Villeneuve d’Asq, vous verrez comment des personnes qui avaient un petit terrain en face de chez elles l’ont transformé en jardin collectif (tout à commencé après avoir vu le film « Demain », comme pour beaucoup d’entre nous). Petit à petit, les voisins se sont intéressés et ont participé. Ensuite, le collectif a signé un contrat avec la Mairie qui a alors mis en place une distribution gratuite de bacs de terre aux habitant.es volontaires. C’est tout un effet d’entraînement. Autre exemple à Villeurbanne, le collectif s’occupe maintenant de pas moins de 11 jardins répartis sur la commune en donnant à tous.tes les villeurbannais.es l’opportunité de devenir « jardinier citoyen » !
Récits – Tu nous parles de votre actualité ?
Au printemps 2023, nous avons lancé une boîte à ressources. Elle comprend des plaquettes de communication, les panneaux de bois gravés avec citations, une méthode d’accompagnement à la création de projets participatifs, des fiches techniques pour mettre en œuvre un « incroyable jardin », des sachets de graines bio (1), le livre de François Rouillay et Sabine Becker « En route pour l’autonomie alimentaire », le conte de Yves Joignant « L’arbre à spirale » et le poster « L’arbre aux actions » de Racines de résilience. Tout cela pour outiller efficacement les personnes qui souhaiteraient se lancer dans un projet de jardin nourricier.
Récits – Vous avez également des « apéros visio » ?
Oui, ils se déroulent tous les lundis de 18h30 à 20h. Nous pouvons échanger sur les initiatives locales et les expériences terrain de chacun pour partager les meilleures idées et se donner de la force à l’arrivée de la nouvelle saison.
Récits – Quels sont les projets à courts et moyens termes ?
Nous envisageons d’améliorer la boite à ressources pour pouvoir l’adresser aux élu.es, et qu’ils puissent ainsi devenir moteurs d’initiatives en faveur d’une plus grande résilience alimentaire de leur territoire. Nous avons aussi l’idée d’en faire une version à destination des enseignants et des écoles.
Récits – Merci à toi, et heureux d’enrichir le réseau avec vous !
Pour commander la boite à ressources :
https://boitearessources.lesincroyablescomestibles.fr/
Pour être bénéficiaire de cette boîte à ressources, vous vous engagez à mener un projet nourricier en partage sur un espace accessible à tous. Les ressources que vous y trouverez sont le fruit de nos réflexions communes, inspirées de nos expériences sur le terrain. Le prix de soutien est libre et conscient.
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