Orientation professionnelle

Elargir nos imaginaires des possibles

L’enjeu est à la fois très simple et d’une complexité colossale : toutes nos activités de production, d’énergie, de biens ou de services, doivent impérativement – et très rapidement – nous permettre de rester  ou de revenir en deçà des « limites planétaires » (voir notre encart page suivante). Pour le dire autrement, c’est quasiment l’ensemble des activités professionnelles qui vont devoir se transformer, parfois sous des angles différents mais toujours de façon à répondre essentiellement à trois objectifs : la « viabilité » écologique (et une nouvelle manière d’habiter le monde), le sens retrouvé au travail, et un réancrage territorial (bien distinct d’un localisme simpliste). Or, trop souvent, nous pouvons observer que la « transition écologique » est réduite à certaines images toutes faites.

Beaucoup de nos concitoyens pensent de suite à des épiceries bio, au vélo, au compost, ou encore à l’installateur de panneaux solaires… Oui, bien entendu, mais le champ des possibles est autrement plus vaste que cela.

Nous avons donc fréquemment tendance à sous-estimer la multiplicité des perspectives professionnelles offerte par la dynamique de la transition écologique. C’est pourquoi nous vous proposons ce tour d’horizon…

En premier lieu, il est important de saisir que la transformation de nos activités économiques dans la visée de la TE (qu’elle soit subie ou anticipée !), va impliquer une série de disruptions, à savoir :

  • Une redéfinition des priorités et du concept de « développement »,
  • L’ajout de nouvelles compétences aux emplois et aux formations,
  • Le déploiement d’activités nouvelles,
  • La suppression d’activités destructrices et « écocidaires » (d’où des restructurations et des redéploiements de mains- d’oeuvre),
  • Des politiques d’accompagnement aux parcours de « bifurcation » et à la sécurisation des itinéraires professionnels.

En second lieu, la réorganisation macroéconomique imposée par l’Anthropocène, doit s’effectuer, si nous voulons qu’elle soit réellement opérante, en suivant quatre axes structurants. Ces quatre axes découlent logiquement de l’analyse de la situation. La problématique du climat (réchauffement et dérèglement en rapport direct avec les émissions de gaz à effet de serre) ne peut être séparée de celle de la biodiversité, de la surexploitation des ressources par rapport à la capacité de soutien terrestre et de nos pollutions.

Par ailleurs, cette situation est désormais trop dégradée pour que nous puissions faire l’impasse sur des actions d’adaptation, même s’il ne faut pas s’illusionner sur ces dernières, car elles vont atteindre aussi… leurs limites. Ainsi, les quatre axes vont être :

– La décarbonation de l’économie,

– Les politiques visant à stopper les pollutions,

– Les actions visant à enrayer l’effondrement de la biodiversité et contribuer, autant que faire se peut, à sa régénération,

– Les politiques d’adaptation.

Concernant la décarbonation de l’économie, rappelons que la cause principale des émissions de GES est la combustion des énergies fossiles (pétrole, gaz, charbon), mais « seulement » pour 75 %. Des procédés industriels, les décharges de déchets, l’agriculture (engrais, élevage) et la déforestation sont à l’origine des 25 % restants. La décarbonation touche l’ensemble des secteurs d’activités : l’industrie (que nous devrions plutôt penser comme une nouvelle éco-industrie, intégrant non seulement des logiques d’éco-conception, de durabilité des produits, mais également un redimensionnement à taille humaine et plus local) ; la production d’énergie, avec les EnR ; les transports (avec le « multimodal », la question des véhicules individuels et des transports collectifs) ; l’habitat (les modes de chauffage, l’isolation, passivité thermique des bâtiments, les climatisations naturelles…) ; et, bien entendu, l’agriculture avec l’arrêt de ses pratiques intensives et de son élevage pour la viande…

Limites planétaires : 3 limites sont franchies selon une première étude en 2009. 4 sont dépassées selon l’étude en 2015. puis 6 selon les plus récents travaux en 2023. Voir les détails ICI

Pour ce qui relève de la biodiversité, là encore, il nous faut agir vite et fort. À l’heure actuelle, plus de 30 000 espèces animales et végétales sont menacées, et cette liste ne cesse de s’allonger.

Les métiers de la biodiversité doivent permettre à la fois de  limiter l’impact des activités humaines sur les écosystèmes et de « réensauvager » des espaces.

Il serait faux d’affirmer que « rien n’est fait ». En 2018, le Plan biodiversité visait à renforcer l’action de la France pour la préservation de la biodiversité et à mobiliser des leviers pour la restaurer. La stratégie nationale pour la biodiversité a pris le relais avec de multiples axes, dont : freiner l’artificialisation des espaces naturels et agricoles et reconquérir des espaces de biodiversité, partout où cela est possible, développer la nature en ville, déployer les solutions fondées sur la nature, mettre fin aux pollutions plastiques (alternatives aux plastiques), accélérer la transition agroécologique… Cependant, ces actions ne pas encore à la hauteur des enjeux. Le nombre d’emplois dans ce « segment » demeurent bien trop faible. Mais il est forcément appeler à croître.

Les pollutions et la dégradation des sols. Sur ce point, notre action peut se décliner en trois volets, sur :

  • La pollution des eaux (plastiques, résidus de médicaments, pétrole, pollutions telluriques apportées par les cours d’eau et les canalisations…). L’enjeu majeur étant d’assurer l’accès à l’eau potable aux générations futures…
  • La pollution de l’air : la pollution atmosphérique entraîne sept millions de décès prématurés et la perte de millions d’années de vie en bonne santé chaque année (chiffres de l’OMS).
  • La pollution des sols, en s’attaquant aux rejets des industries, des mines et aux produits « phytosanitaires » (dérèglement du cycle de l’azote et du phosphore)…

Enfin, pour ce qui est du volet adaptation, la création d’emplois va s’articuler autour des trois phases que l’on retrouve systématiquement en gestion des risques : la prévention en amont, la gestion de la crise en elle-même et la réparation des dégâts subis (la « résilience », c’est-à-dire la capacité à se remettre d’un choc). Les emplois vont donc évoluer en regard des différents aspects des politiques d’adaptation/résilience : développement des emplois au niveau des collectivités locales (surtout des intercommunalités) pour « préparer » les territoires (prévention des risques « naturels », gestion des ressources hydriques, aménagement du territoire pour la protection contre les inondations…) ; renforcement des services de protection et de sécurité, des dispositifs d’alerte, de la formation des citoyens ; organisation et formation des réserves communales de sécurité civile…

Maintenant que nous avons passé en revue ces axes structurants, nous vous proposons un rapide « panorama » des évolutions des emplois telles que nous pourrions les imaginer. Nous avons retenu 19 grands champs d’activités professionnelles. Pour chaque vignette, et sans être exhaustif (ce serait impossible), nous vous suggérons quelques angles de réflexion. À vous de les utiliser en fonction de vos appétences et centres d’intérêts.

1 ) Energie

Les futurs mix énergétiques s’appuient sur trois axes principaux : la sobriété, l’efficacité énergétique, la sortie des énergies fossiles. La sobriété passe par des économies d’usage. L’efficacité énergétique est l’amélioration des rendements par l’innovation technologique (exemple des éoliennes de nouvelle génération). La sortie des énergies fossiles s’opère via le développement des énergies renouvelables. Il faut noter que les EnR sont bien plus vastes que les seuls grands parcs éoliens ou solaires. En effet, il existe des entreprises spécialisées dans la fabrication et la vente de kits solaires (pour l’auto consommation) ou dans de l’éolien domestique. De plus en plus de ménages devraient aussi s’équiper de climatisation naturelle (comme les « puits canadiens »), en plus des pompes à chaleur. Les problématiques du stockage vont aussi être associées à de nouvelles activités avec la filière hydrogène, ou des innovations très peu connues encore comme les batteries locales au sable. Les projets d’initiatives citoyennes sont nombreux (voir Energie Partagée).

Par contre, il faut être prudent pour certaines filières, comme en géothermie (plus ou moins profonde) ou dans le secteur de la biomasse. La géothermie profonde demeure très critiquée pour ses impacts. La filière biomasse peut être sujette à caution puisque le bois ne devrait servir au chauffage qu’en bout de chaine, la priorité devant être donnée au bois de construction (voir notre dossier forêts)…

Quelques idées :

  • Si vous avez un profil technique

Vous pouvez penser à l’ingénierie, la recherche et développement, la rédaction technique ; aux emplois de technicien bureau d’étude, d’installation ou de maintenance, et également à tous les emplois de la fabrication (soudeurs, mécaniciens, électromécaniciens, électrotechniciens)… En sachant que l’activité de recyclage va, sans aucun doute, croître fortement.

  • Si vous avez un profil plutôt « relation clientèle »

Vous pouvez vous intéresser au métier de prospecteur foncier (pour les parcs), ou à la (re)vente de matériels et d’équipements. Vous pouvez encore viser les emplois du conseil (« conseiller.e énergie ») ou du diagnostic (volet des économies d’énergie).

2 ) Agriculture

L’agriculture produit 20 % des émissions de gaz à effet de serre. En moins de trois générations, la fertilité des sols a été en grande partie dégradée à cause de pratiques culturales intensives (au moins 70% de l’activité biologique des sols cultivés européens a été détruite, source FAO). De plus, le besoin en renouvellement des exploitants, en France, est estimé à plus de 50 % dans les dix ans. C’est un enjeu colossal ! En fonction des techniques culturales, il est couramment estimé que nous aurions besoin d’avoir entre un demi-million à un million d’agriculteurs d’ici 2050 (estimations très variables selon les études). Nous pensons que le chiffre le plus réaliste est celui de la Confédération Paysanne (le million !), du moins si nous voulons créer une véritable agriculture saine et « régénérative » des sols.

Quelques idées :

  • Le maraîchage en agroécologie

Il faut noter la très difficile viabilité d’un projet en « solo ». Les éléments clés de la réussite d’un projet agricole sont la coopération, l’entraide, la mutualisation des outils, des équipements et des bâtiments. Nous vous recommandons de regarder du côté des « fermes partagées » (voir notre article ICI). Il est conseillé de penser en termes de diversification des activités et d’adaptation au changement climatique (choix des cultures, semences, techniques…). En dehors des choix de cultures « traditionnels », il peut être envisagé d’innover : la culture du Sorgho est en train de se développer en France, comme celle du chanvre (fortement réglementée), ou du bambou. Vous pouvez encore étudier des modèles de fermes en hydroponie (voir ICI) ou l’aquaponie (voir notre article « L’aquaponie, une filière d’avenir ? »).

  • L’agriculture urbaine

La viabilité économique est hautement difficile (coût du foncier), mais l’activité est tout de même en développement. Elle devient viable si elle adopte une dimension pédagogique et surtout en fonction des politiques menées par les collectivités locales. Si vous devenez un fin connaisseur du concept de la « ville en transition » de Rob Hopkins, de la permaculture, de la culture en cave (voir l’exemple ICI), votre book pourra sans doute intéresser des acteurs de la transition en milieu urbain.

  • Les angles du conseil et de la formation

Il faut, bien entendu, avoir un diplôme de l’enseignement supérieur et/ou une très solide expérience. Ce sont les activités du conseil en agronomie, de l’accompagnement des conversions en bio des exploitants, l’accompagnement de projet de création, la formation aux techniques culturales.

  • Un angle commercial :

Vous pouvez devenir vendeur ou revendeur d’équipements et d’outillages. Notons au passage que le développement des serres bioclimatiques va être incontournable (voir notre article ICI).

3 ) Protection environnement et biodiversité

Ce secteur, très vaste, va concerner tout autant les études d’impacts de projets territoriaux, le réaménagement du territoire, la création et la protection de parcs naturels, la végétalisation des milieux urbains, les inventaires d’espèces ou le contrôle et la répression des délits « écocidaires. Nous allons distinguer deux grandes catégories : les activités qui vont viser à la protection de l’existant et celles qui vont permettre d’entreprendre une régénération (autant que faire se peut) de ce qui a été dégradé tant pour la faune que pour la flore.

  • Les angles possibles attachés à la protection :

Il existe les agents de surveillance, d’entretien des parcs naturels ou encore les agents de la Police environnement (OFB). Nous pouvons remarquer des offres de chargé.es de missions de protection et de la gestion des espaces naturels protégés ou du littoral, des postes de conservateurs de parcs, des chargé.es de mission en zone Natura 2000… La protection des eaux requiert aussi des personnels comme les technicien.nes de rivières, les écologues qui vont intervenir pour la préservation des zones humides et des mares. La protection des forêts peut se faire soit au sein d’une association (mais les postes sont assez rares) ou au sein de l’ONF, bien que tout n’y soit pas… vert (voir notre article « travailler à l’ONF »). Concernant la faune, nous trouvons des offres de soigneur.euses animaliers, d’entomologistes (insectes) ou de chiroptérologues (pour nos amies les chauves-souris)…

  • Les angles possibles attachés à la régénération de la biodiversité et des écosystèmes :

La dépollution des sols est un vaste chantier. Dans les années à venir, nous pouvons malheureusement être certains d’avoir besoin de plus en plus de « technicien.nes de dépollution des sols » ou de « pédologues ». Le pédologue est un professionnel spécialisé dans l’étude des sols. Son travail consiste à étudier la composition, la structure, la formation et les propriétés des sols dans différents environnements. Son expertise est un préalable à toute mise en œuvre d’un projet de restauration du Vivant. Il existe également des spécialistes de la restauration écologique : ces professionnels travaillent à restaurer les écosystèmes dégradés en réintroduisant des espèces natives, en réhabilitant les habitats et en rétablissant les processus écologiques naturels. Les techniciens en génie écologique travaillent sur le terrain pour mettre en œuvre des projets de restauration, installer des mesures de conservation et surveiller la santé des écosystèmes. Il y a aussi toutes les activités d’inventaire de la biodiversité (élaboration d’atlas sur les territoires).

4 ) Bâtiments Ecoconstruction/rénovation

Le bâtiment occupe une place centrale dans la question des enjeux écologiques. Selon des chiffres publiés en 2020 par le Ministère de la Transition Écologique, le BTP représente ainsi à lui seul 43 % de la consommation énergétique et 23 % des émissions de gaz à effet de serre (GES). La notion d’écoconstruction désigne les bâtiments conçus pour être les plus respectueux possibles de l’environnement. Nous assistons à un fort retour des constructions en terre crue. Le nombre de chantiers de rénovations/isolations augmente régulièrement (200 000 rénovations globales seraient envisagées pour 2024) même si le rythme n’est pas encore à la hauteur des enjeux.

Quelques idées :

  • Construction / rénovation / isolation thermique

Nous y retrouvons l’ouvrier.e, le/la Chef.fe de chantier, le/la Chargé.e d’affaires. Des spécialisations sont tout à fait pertinentes en terre paille, bois et autres techniques (BTC, « adobe »). La question des matériaux pose celle du recyclage et nous ne saurions que trop vous conseiller notre interview de Cylce Zéro !

  • L’assainissement, la gestion de l’eau et son traitement

C’est, pour des particuliers mais aussi pour des collectivités, un volet à part entière comme avec la phytoépuration. Autre segment « prometteur » : la réalisation et l’installation de système de récupération et de traitement des eaux pluviales (voir la vidéo ICI, entreprise de « Pierre l’écoleau » !)

  • L’angle du conseil et de la formation

En lien avec l’écoconstruction, la pratique de l’auto-construction prend et va continuer à prendre de l’ampleur, mais pour cela, et sous peine de commettre de lourdes erreurs, il faut pouvoir bénéficier de conseils et éventuellement de formation. La fabrication ou l’aide à l’auto-construction d’habitats légers (Tiny, Yourtes) est également en expansion.

  • La conception

L’architecture doit vivre une véritable révolution. L’évolution du métier d’architecte est étroitement liée aux impératifs de la transition écologique. Les architectes vont devoir se former (bien plus qu’ils /elles ne le sont aujourd’hui) à de nombreuses techniques « nouvelles » : bâtiments passifs, dispositifs d’agriculture urbaine, systèmes de gestion de l’eau et de traitement intégré des déchets ; conception de surfaces « éponges », de façades solaires, de récupérateurs de chaleur ; techniques d’utilisation des toits… Ils vont devoir abandonner leur culture du béton, la crise du sable étant méconnue mais bien réelle. A noter qu’il existe une demande émergente sur les constructions de maisons « atypiques » : architectures et formes innovantes, degré de résilience et résistance aux intempéries (maisons enterrées ou semi-enterrées), avec de fortes inerties thermiques, un couplage avec des serres, ou s’intégrant mieux à l’environnement tout en étant flexibles (réduction de la surface des pièces durant l’hivernage, pour reprendre une bien vieille pratique).

5 ) Redirection des territoires

Longtemps, les logiques « d’aménagement du territoire » n’ont pas tenu compte des limites planétaires. Il s’agissait d’accumuler les équipements, de favoriser la croissance économique, de faire fleurir zones industrielles, centres commerciaux, infrastructures routières, etc. La redirection écologique des territoires va, quant à elle, constituer  une toute autre approche, pour, de manière systémique, mettre la priorité sur la préservation et la restauration de « l’environnement », nous dirions du Vivant, avec, entre autres choses, la protection et l’extension des zones naturelles, le développement des transports publics, le degré de résilience alimentaire du territoire, une gestion économe de l’eau, ou encore un nouveau désign du territoire pour intégrer les EnR ou pour réduire le « mitage » (dispersion désordonnée des constructions), sans compter l’aménagement des zones « éponges » pour prévenir les inondations… Il va s’agir aussi d’impliquer démocratiquement les habitant.es, en tenant compte des besoins socio-économiques.  

Quelques idées :

  • La conception et l’accompagnement de projets territoriaux

Nous retrouverons des chef.fe de projet en développement local (démocratie locale, médiation…), des ingénieur.es en environnement, des écologues spécialisé.es dans les paysages, ou des gestionnaires en projets environnementaux. Nous allons aussi avoir besoin d’urbanistes spécialisé.es dans le renforcement du degré de résilience des territoires, pour développer des projets de quartiers résilients, intégrant tout aussi bien le concept de « la ville des 15 minutes » (concept popularisé par Carlos Moreno), des pratiques de « villes en transition » (inspirées des travaux de Rob Hopkins et du mouvement de la Transition), que la création « d’infrastructures vertes » (coulées vertes et corridors biologiques, jardins de pluie, canaux verts…)

  • Le conseil et l’appui aux collectivités locales pour repenser leurs territoires

Bien souvent les élu.es se retrouvent démuni.es pour faire face aux enjeux de l’Anthropocène. Les actions de conseil et d’accompagnent aux collectivités va représenter un axe professionnel de plus en plus demandé, tant sur la prévention des risques (voir la vignette 18 sur prévention des risques), la revitalisation de villages, la gestion de l’eau (et par exemple la construction d’une nappe phréatique artificielle, voir en un exemple en Ardèche ICI), la régénération de friches que sur une réinvention globale de leurs organisations (au sens large). Une réinvention qui appelle de nouveaux récits de désirabilité.

6 ) Transports / mobilités

Le secteur des transports représente, en France, environ 30 % des émissions de GES. La restructuration des modes de transports passe essentiellement par le développement des modes doux, le « multimodal », l’extension des réseaux de transports collectifs (bus, trains, trams inter-cités…), ainsi que par des dispositifs de mutualisation et de partage de véhicules (ou les « taxis collectifs »). La sobriété passe par l’augmentation du télétravail, les formules de coworking avec la création de tiers lieux qui favorisent de nouvelles convivialités. Enfin, nous pouvons faire un lien direct avec la vignette précédente sur le sujet de la « ville des 15 minutes » (réduire les raisons de se déplacer !).

Quelques idées :

  • Conception mobilités

Nous y retrouvons les Chargé.es de mission, de projet mobilité durable, les Chargé.es études / développement du multimodal, des gestionnaires de plateforme de service de véhicules partagés…

  • Le secteur des transports collectifs

Ce qui inclut l’ensemble des métiers des compagnies de transports.

  • Fabrication, vente, maintenance et reconditionnement des cycles et véhicules

Le « technicien cycles » est désormais un « classique », mais il faut aussi regarder du côté des nouveaux « véloto », des « véhicules intermédiaires »… et des vélos électriques sans batterie (à simple condensateur, ce qui évite l’utilisation de lithium, voir Pipop). Nous pourrions aussi développer un secteur du reconditionnement d’anciens véhicules utilitaires pour en faire des taxis collectifs (intégrant le recyclage des batteries).

  • Métiers de la formation

Ils se développent autour des nouvelles mobilités (il faut former des mécaniciens, des animateurs qui vont accompagner à la reprise du vélo, des enseignant.es à l’éco-conduite…).

7 ) Commerce et distribution

La grande distribution est aujourd’hui responsable d’un gâchis monumental, soit 218 tonnes par jour ! Sans compter la question de la qualité ! Le développement d’une consommation écoresponsable et solidaire passe forcément par la création de nouveaux réseaux de vente (locaux) mais aussi par la durabilité des produits, des modes de livraison écologiques, une articulation avec une nouvelle éco-industrie (de PME) et un artisanat ou néo-artisanat de proximité.

Quelques idées :

  • Vente produits alimentaires :

Vous pouvez envisager la gestion d’un magasin bio, la vente, la création d’une épicerie de « vrac »…

  • Vente produits non alimentaires

Elle peut concerner une grande variété d’articles : produits d’entretien et de bien-être, textile (vêtements éco-responsables, produits innovants à partir de bois ou d’orties…), équipements de la maison (poêles de masse, literie, éclairages LED, toilettes sèches ou encore la gestion de l’eau avec des équipements de filtration Berkey / Doulton, et des osmoseurs), ou des équipements de récupération et de filtration des eaux pluviales…

  • Distribution

De nouvelles plateformes de vente voient régulièrement le jour. Vous pouvez envisager d’y travailler ou de créer la vôtre (en coopérative, pas en « solo » !)

8 ) La restauration

Selon l’Agence de la transition écologique (ADEME), l’alimentation générerait 26% des émissions de gaz à effet de serre dans le monde. Les restaurateurs ont donc un rôle crucial à jouer face à l’urgence écologique. En plus de l’augmentation de la consommation de produits bio, locaux et de saison, l’étude prospective de l’Ademe (Transition 2050) intègre dans ses prévisions une baisse conséquente de la consommation de viande (30%).

Quelques idées :

  • Restauration éco-responsable

Il va être nécessaire de développer l’offre de restauration végétarienne / végétalienne. Des lieux « atypiques » qui permettent « d’aller au restaurant autrement » sont en émergence : voir l’exemple, parmi de centaines d’autres, de la fabuleuse cantine, restaurant anti-gaspi à Lyon, ICI.

La restauration écoresponsable, c’est aussi la cuisine collective, bio (avec les Directeur.trices, Chef.fe de secteur. Chef.fe et employé.es de cuisine, service… La récupération des bio-déchets tient une place importante dans le nouveau modèle.

  • Accompagnement des restaurants

C’est une activité de conseil auprès des restaurateurs.trices pour les aider dans leurs restructurations.

9 ) « Tourisme vert » / « éco-tourisme »

Le secteur est responsable de 11 % des émissions de GES essentiellement dues à la mobilité et aux hébergements touristiques. Le tourisme est également à l’origine de pressions insoutenables sur les ressources naturelles et sur la biodiversité (ex : jusqu’à + 211 % de consommation annuelle d’eau et + 287 % de consommation annuelle d’énergie pour les territoires fortement touristiques). Il est aussi synonyme de production de déchets (+ 27 % par rapport à la moyenne nationale). Une demande forte et nouvelle voit le jour, pour un « voyager autrement » (modes doux, train, traction animale…).

Quelques idées : 

  • Conception

Les conseiller.e ou « concepteur/trice en Tourisme écoresponsable », ou « chargé.es de mission tourisme durable » peuvent aider les agences (et les collectivités territoriales) à revoir leur modèle. Ils.elles peuvent concevoir de nouvelles offres touristiques : « slow tourisme », « tourisme agro-écologique », « Tourisme éducatif et volontourisme », « voyages solidaires » (participation à des projets locaux,  échanges interculturels, éducation et sensibilisation…) et dispenser des formations. 

  • Accompagnement

Nous retrouvons les guides touristiques, guide randonnée, accompagnateurs équestre, de vacances en roulotte…

  • Montagne

Les enjeux sont forts et à court terme ! La diversification des activités est la seule « porte de sortie » (fin du ski). Le nombre de postes de « chargées de mission Avenir Montagne » est encore très faible mais il va sans doute croître.

  • Nouveaux modes d’hébergement et séjours

Ce sont, par exemple, des séjours en habitats « atypiques » (maisons de hobbit, Yourtes…), lieux pour se « ressourcer », apprentissages ludiques, maisons d’hôtes liées à des activités écologiques…

10 ) Communication

Pour les entreprises écoresponsables, la communication sur leurs produits/offres de services n’est pas moins stratégique que pour les autres. Les agences de communication, de relations publiques ou les services internes aux entreprises ont un rôle fondamental à jouer dans la transition écologique. A compter d’éviter le piège du « greenwashing », la communication est un puissant vecteur de transformation culturelle qui participe à faire changer les imaginaires.

Quelques idées :

  • Le journalisme spécialisé environnement

C’est un segment porteur (même s’il reste difficile d’accès). Si un ou quelques sujets vous passionnent, vous pouvez (mais en fournissant un important travail personnel) devenir une « référence » sur telle ou telle question… Nul besoin de passer par une école de journalisme (cela étant même fortement déconseillé vu les enseignements qui y sont dispensés !).

  • Les agences de communication spécialisées

Il existe de plus en plus d’agences de communication centrées sur la transition écologique, en plus des collectivités locales qui vont avoir de nouveaux besoins en la matière.

  • Réalisations artistiques et/ou évènementielles

Le monde du Théâtre évolue, confronté aux enjeux de l’Anthropocène (voir Art Cena ou street art Avenue) ainsi que toutes les structures qui organisent de l’évènementiel (festivals écoresponsables).

11 ) Educatif Formation Animation

« L’axe éducatif » est très large, que ce soit pour des publics enfants, adolescents ou adultes. Il recouvre des actions d’enseignement à proprement parler (cadre scolaire), des actions de sensibilisation, de formation professionnelle continue. Concernant la formation professionnelle et étant donné le sous-dimensionnement actuel des dispositifs, en regard des enjeux de la transition, il semble réaliste de penser que ce secteur va se développer fortement dans les années à venir (exemple : important besoin de formation pour les techniques d’isolation thermique des bâtiments ou les besoins dans l’agriculture…).

Quelques idées :

  • Enseignement

Si les contenus des enseignements dans l’éducation (dans le public comme dans le privé) progressent plus que lentement, devenir professeur de SVT ou professeur documentaliste (voir notre article) demeurent des pistes intéressantes pour faire « bouger les lignes ». 

Le secteur des écoles alternatives peut être aussi envisagé (mais attention aux dérives !). Nous vous recommanderons de regarder particulièrement du côté des Ecoles « Etre » (voir notre article).

  • Interventions périscolaires

Des associations interviennent dans les écoles pour aider les enseignants à construire des modules pédagogiques innovants (voir Imagineo). Vous pourriez envisager des emplois d’animateurs de classes découvertes ou de dispenser des formations d’animateur.trices orienté.es « nature ».

  • Vie de quartier et nouvelle « conciergerie »

Recréer de la Vie de quartier et faire de la pédagogie génère des emplois comme « Ecogestionnaire de quartier », « Ambassadeur.drice du Tri », ou encore de « nouveaux concierges » (création de liens de solidarité, multi-services avec livraison de courses, garde ponctuelle des enfants…). Voir ICI, l’exemple de la nouvelle conciergerie solidaire de Reims.

12 ) Santé et social

Le secteur de la santé, avec un service public en grande difficulté est en très forte tension sur les recrutements. Au-delà des professions « classiques », de nouveaux besoins émergent, notamment sur le segment de l’éducation à la santé (développement de la prévention). La relocalisation d’unités de production de médicaments va être créatrice d’emplois.

Quelques idées :

  • Education / conseil / pédagogie

Vous pouvez viser des emplois de nutritionniste ou d’animateur.trice en alimentation responsable.

  • Santé publique

Les Technicien.nes en santé environnementale conduisent des projets de protection contre les risques environnementaux, des actions de prévention (comme pour le « moustique tigre ») effectuent les mesures et contrôles. Les acousticiens luttent contre les nuisances sonores, urbaines, industrielles, routières. Sans oublier les techniciens qualité de l’air ou le métier de psychologue (prise en charge de « l’éco-anxiété » !)…

  • Action sociale et solidaire

Dans le vaste champ de l’économie dite « sociale et solidaire », les emplois sont multiples et variés (mais attention aux entreprises soit disant « solidaires » mais qui ne sont « qu’opportunistes » ! Vous pouvez penser à des emplois comme « employé dans un social-bar », une « épicerie solidaire », une association d’aide aux migrants… Vous pouvez également vous intéresser à la « démocratie alimentaire » (voir notre article sur le réseau VRAC, Vers un Réseau d’Achat en Commun).

13 ) Secteur Eco-industrie bas carbone

C’est un secteur très particulier à traiter, car, de notre point de vue, il n’existe pas encore ! Certes, nous avons assisté au développement de nouvelles pratiques telles l’éco-conception, et il existe de très petites entreprises ou PME qui commencent à se positionner sur un modèle plus ou moins « conforme » aux limites planétaires. Mais nous en restons au stade du balbutiement. L’invention d’une « éco-industrie » passe à la fois par des innovations (nouvelles batteries carbone, emballages à base d’algues, vélos électriques à condensateur, sans batteries etc.) et par la mise en pratique du principe « produire moins et mieux ». L’éco-industrie peut aussi signifier moins d’articles manufacturés à grande échelle, mais un recentrage sur des matériaux et des produits de base, servant ensuite à des PME TPE, locales, voire des ateliers participatifs ou des fablab, pour produire au plus près des « consommateurs ».

Dit autrement, il ne serait guère économique d’avoir des centaines de sites, en local, pour fabriquer de l’acier (en four solaire), du tissu à base de chanvre (ou d’orties !), ou encore le très utile charbon actif. Mieux vaut rationnaliser ces productions sur quelques grands sites (à l’échelle régionale ou nationale selon les cas). C’est encore plus vrai pour des unités qui vont nécessiter de solides techniques pour éviter les pollutions (les composants électroniques par exemple).

Quelques idées :

  • L’éco conception

Ce sont les ingénieurs, techniciens, qui prennent en compte les bilans carbone des process, les notions de recyclabilité, de réparabilité, (fin de « l’obsolescence programmée »).

  • « Economie circulaire »

Nous voyons apparaître des postes de « chef.fe de projet en économie circulaire » ou « d’ingénieur en logistique inverse » (gestion et réutilisation des produits retournés).

14 ) Finance Assurances

La loi de 2015 exige des investisseurs institutionnels (fonds, banques, assureurs, etc.) qu’ils intègrent des paramètres environnementaux, sociaux et de gouvernance (ESG) dans leurs choix. Il existe différents labels, permettant de donner de la visibilité aux « actifs verts »et de pouvoir suivre les flux financiers allant vers la transition énergétique et écologique. En France, il existe trois labels dédiés : le label Greenfin, le label financement participatif de la croissance verte, le label investissement socialement responsable (www.lelabelisr.fr). La maîtrise de ces dispositifs fait partie des nouvelles compétences attendues. 

Quelques idées :

  • Financement / accompagnement de projets

De nouveaux Conseillers peuvent accompagner les montages financiers de projets écoresponsables, (en utilisant des financements participatifs « classiques » ou spécialisés comme blue bees pour l’agroécologie).  Des spécialisations existent pour les financements des EnR, la gestion des fonds d’impacts, l’analyse ESG.

  • Les métiers de l’audit

Nous pouvons trouver des emplois d’Auditeur social ou environnemental au sein de cabinets d’audit spécialisés. 

15 ) Fonctions supports

Les fonctions support d’une entreprise désignent l’ensemble des activités de gestion qui ne constituent pas son cœur de métier. Utiliser ses compétences et qualifications déjà acquises dans un métier de fonctions supports est souvent un bon moyen de changer d’emploi pour travailler dans une entreprise qui sera plus proche de ses valeurs, sans avoir à passer par une réorientation et une formation. Dans des entreprises à « impact positif », il s’agira des RH, de la formation, de la gestion administrative, des systèmes d’information, des achats, logistiques, du marketing, des services généraux et, bien entendu, de la RSE (qui est plus une fonction transverse qu’une fonction support).

Quelques idées :

  • Les acheteurs et les Directions des achats

Ce sont des leviers essentiels pour répondre à un certain nombre d’enjeux environnementaux,

  • Les RH

Elles doivent également évoluer en apprenant à identifier les nouvelles compétences requises sur les postes,

  • Services extérieurs aux entreprises, conseils et accompagnement

Ce sont des structures d’appui en gestion administrative et comptable (toujours à des entreprises à impact), des Cabinets conseil en redirection écologique des organisations, ou pour effectuer les bilans carbone…

  • Services informatiques

Nous pouvons envisager le développement de systèmes bas carbone, des « serveurs souverains », ou la « virtualisation des serveurs » (qui permettent de réelles économies d’énergie, tout en étant relocalisés pour échapper aux « GAFAM »)… Il peut être aussi question d’actions de sensibilisation et de formation des personnels à des bonnes pratiques de gestion de données.

16 ) Recyclage Réparation Réemploi

L’ensemble des activités que réunit la filière déchet tend à générer de plus en plus d’emplois, de plus en plus qualifiés. On note la montée en puissance de la transformation et de la valorisation des déchets, essentielle dans l’économie circulaire (en sachant qu’il s’agit, en parallèle, de les réduire considérablement, conformément à une démarche « Zéro déchet »). Néanmoins, la filière va rester porteuse : développement des emballages à recycler, flux incompressible de déchets, récupération et recyclage des métaux, recyclage du papier/carton, recyclage des installations industrielles, des téléphones et ordinateurs, des matériaux de construction, des installations photovoltaïques ou des éoliennes, etc.

Quelques idées :

  • Conception et accompagnement de projets

Nous pouvons trouver des offres de Chef.fe de projet traitement des déchets. Nous retrouvons aussi notre consultant ou technicien en « économie circulaire », mais également des ingénieurs en « recyclage avancé » (pour des procédés complexes), ou encore des experts en revalorisation des déchets.

  • Le tri et le recyclage

Avec des postes moins qualifiés, vous repérerez des offres d’opérateurs.trices de tri : Agent de tri – récupération – valorisation de déchets, Ambassadeur du tri des déchets. Vous pouvez envisager de travailler dans des recycleries, des ressourceries ou de vous spécialiser dans certains domaines comme le recyclage de matériels électroménagers, de téléphones, d’ordinateurs, ou même de batteries, d’éoliennes, de panneaux solaires. Le métier de valoriste peut concerner la collecte sélective, le tri, la transformation des matériaux recyclables en matières premières réutilisables…

17 ) Juridique

Avec la multiplication des normes environnementales et les nouvelles directives européennes, les activités industrielles font l’objet de réglementations rigoureuses. Les entreprises n’hésitent plus à faire appel au juriste en droit de l’environnement.  Nous assistons aussi à l’émergence d’un mouvement de juristes « militants », sollicités pour assister les opposants à des projets nuisibles voire écocidaires, ou pour engager des procédures à l’encontre d’entreprises ne respectant pas les règles environnementales.

Quelques idées :

  • L’accompagnement d’initiatives écoresponsables

Les conseillers juridiques vont informer et aider leurs clients à sécuriser leurs démarches en prenant les meilleures décisions possibles ; ce qui, en fonction de diverses spécialisations, peut conduire à accompagner une start-up innovante, la création d’un tiers lieu, un collectif citoyen engagé dans un projet de coopérative d’énergie renouvelable…

  • Droit protection de l’environnement

Si vous n’avez pas la possibilité de devenir avocat, la profession d’assistant juridique est plus accessible (avec une simple capacité en droit).

Si la personne complète son profil par des compétences militantes et une bonne connaissance des sujets traités, il devient possible de viser des postes plus « couteau suisse » dans une organisation de la « société civile ».

18 ) Prévention / Sécurité

Etant donné qu’il est déjà trop tard pour éviter de nombreux épisodes météorologiques catastrophiques, la sécurité va faire partie des grands enjeux dans le cadre des actions à mener au service des populations, sur nos territoires ou sur d’autres. Les emplois de la sécurité civile sont donc, malheureusement, appelés à croître. Tout comme les emplois centrés sur la surveillance incendie, la sécurisation des sites industriels et autres entreprises. L’autre grand axe de ce secteur d’activités est la prévention (dispositifs d’alertes, d’adaptation préventive des territoires comme l’écoulement des eaux, l’amélioration des DICRIM…).

Quelques idées :

  • Prévention des risques et interventions de secours

Côté prévention, ce vont être des postes de Consultant.e ou « chargé.e de Prévention des risques majeurs ». Pour les interventions lors de catastrophes, il faut  viser les emplois de la Sécurité Civile (sapeurs-Pompiers), à distinguer de la « protection civile », association de loi 1901, d’utilité publique (Pisteur.euses, Secouristes, Maître-chien d’avalanche…)

  • La gestion de « l’après-crise »

Le soutien et l’aide, sociale et administrative, aux populations s’impose déjà comme un sujet. L’entraide d’urgence et bénévole ne suffira pas. Il faudra des professionnel.les spécialisé.es, capables de conseiller collectivités locales et particuliers, tout en formulant des recommandations pour la suite.

19 ) Artisanat et néo-artisanat

L’artisanat était censé disparaître dans nos sociétés industrialisées et hyper numérisées. Quelques artisans subsistaient dans les métiers de bouche, le second œuvre bâtiment ou la bijouterie. Sauf que plusieurs éléments viennent lui redonner vie : la quête de sens et l’envie d’exercer un métier « authentique », une réaction contre les produits standardisés et de masse, et une adéquation évidente avec les enjeux écologiques (faible consommation d’énergie, utilisation de techniques bien plus sobres, préservation de savoir-faire locaux et donc plus de résilience). Le « nouvel artisanat » tend également à développer un modèle plus collaboratif (via des coopératives). Quant à la notion de néo-artisanat, elle est employée pour qualifier une « rencontre » entre des techniques anciennes et des innovations technologiques (comme l’impression 3D, l’utilisation de logiciels de conception, la vente via des plateformes numériques…).

Quelques idées :

  • Menuisier et/ou ébéniste

Les artisans du bois reviennent, et c’est une bonne nouvelle, avec de nouvelles pratiques basées sur la récupération de bois (déchets de chantier).

  • Fabricant de batch box rocket stove

C’est un poêle de masse à double combustion (sa conception est issue de la permaculture). Très peu d’artisans sont, pour l’instant, positionnés sur ce « créneau ». Voir l’interview de Julie, ICI.

  • Fabrication d’outils pour les exploitations agroécologiques 

Pour ne citer qu’un exemple, « la fabriculture » (en Aveyron) réalise des outils et des équipements professionnels simples et écologiques. Cela va de la grelinette aux outils de traction animale, en passant par des fagoteuses pour valoriser le bois ! Une bonne idée de création de coopérative… 

Nous espérons que ce dossier vous aura permis de mieux saisir l’étendue des possibles !
A partir de ces premiers éléments, le plus efficace est ensuite d’aller directement à la rencontre de professionnels. Bonnes pérégrinations !

Régis Dauxois

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