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L’ESSENTIEL
Le rapport « spécial 1,5 » du GIEC
Déjà en 2018, le rapport spécial du GIEC fournissait des estimations en termes d’impacts d’un réchauffement à 1,5 et 2° C.
Exemples :
– A +2°, 13% des terres émergées changent d’écosystème. A +1,5°, la superficie menacée est approximativement réduite de moitié.
– Les récifs coraliens disparaissent.
– Des vagues de chaleur mortelles, comme celles qu’ont connu l’Inde et le Pakistan en 2015, pourraient se produire chaque année.
– Une montée des eaux de plus de 80 cm (en rappelant que 40% de l’humanité vit à moins de 100 kilomètres d’une mer ou d’un océan).
– Un stress hydrique touchant 500 millions de personnes supplémentaires
– Le pergélisol, ces terres gelées en permanence dans les régions arctiques, perdra de 21 à 37% de sa surface avec un réchauffement climatique à 1,5°C, et jusqu’à 47% s’il atteint les 2°C
Selon la Banque mondiale (rapport de 2014), les conséquences sur la production agricole seront catastrophiques (un réchauffement de 2 °C pourrait entraîner une baisse des rendements allant jusqu’à 70 % pour le soja et 50 % pour le blé au Brésil).
Le rapport du deuxième groupe de travail du GIEC (28 février 2022) est une ultime alerte sur les lourdes conséquences d’un réchauffement au-delà de 1,5 ou 2 degrés.
Ainsi, à l’horizon 2040- 2100 :
– Dans les écosystèmes terrestres, 3 à 14 % des espèces évaluées seront probablement confrontées à un risque très élevé d’extinction à des niveaux de réchauffement climatique de 1,5°C, augmentant jusqu’à 3 à 18 % à 2°C, 3 à 29 % à 3°C, 3 à 39 % à 4°C, et 3 à 48 % à 5°C.
– Avec un réchauffement climatique d’environ 2 °C, la disponibilité de l’eau de fonte des neiges pour l’irrigation devrait diminuer jusqu’à 20 % dans certains bassins fluviaux dépendants de la fonte des neiges, et une perte de masse des glaciers mondiaux de 18 ± 13 % devrait diminuer la disponibilité de l’eau pour l’agriculture, l’hydroélectricité, et les établissements humains à moyen et long terme, ces changements devant doubler avec un réchauffement climatique de 4°C (degré de confiance moyen).
– Les augmentations projetées des dommages directs causés par les inondations sont 1,4 à 2 fois plus élevées à 2°C et 2,5 à 3,9 fois à 3°C par rapport à un réchauffement climatique de 1,5°C.
– L’augmentation de la fréquence, de l’intensité et de la gravité des sécheresses, des inondations et des vagues de chaleur, ainsi que l’élévation continue du niveau de la mer, augmenteront les risques pour la sécurité alimentaire (degré de confiance élevé) dans les régions vulnérables de modéré à élevé, entre 1,5°C et 2°C, avec une capacité d’adaptation nulle ou faible (confiance moyenne). Si le réchauffement climatique atteint 2°C ou plus à moyen terme, les risques pour la sécurité alimentaire dus au changement climatique seront plus graves, entraînant une malnutrition et des carences en micronutriments, concentrées en Afrique subsaharienne, en Asie du Sud, en Amérique centrale et en Amérique du Sud. et petites îles (degré de confiance élevé). Le réchauffement climatique affaiblira progressivement la santé des sols et les services écosystémiques tels que la pollinisation, augmentera la pression des ravageurs et des maladies et réduira la biomasse des animaux marins, compromettant ainsi la productivité alimentaire dans de nombreuses régions terrestres et océaniques (degré de confiance moyen).
– Le changement climatique et les événements extrêmes associés augmenteront considérablement les problèmes de santé et les décès prématurés à court et à long terme (degré de confiance élevé). À l’échelle mondiale, l’exposition de la population aux vagues de chaleur continuera d’augmenter avec la poursuite du réchauffement, avec de fortes différences géographiques dans la mortalité liée à la chaleur sans adaptation supplémentaire (degré de confiance très élevé). Les risques de maladies d’origine alimentaire, hydrique et vectorielle sensibles au climat devraient augmenter à tous les niveaux de réchauffement sans adaptation supplémentaire (degré de confiance élevé). En particulier, le risque de dengue augmentera avec des saisons plus longues et une répartition géographique plus large en Asie, en Europe, en Amérique centrale et du Sud et en Afrique subsaharienne, mettant potentiellement en danger des milliards de personnes supplémentaires d’ici la fin du siècle (degré de confiance élevé). Les problèmes de santé mentale, notamment l’anxiété et le stress, devraient augmenter en raison de la poursuite du réchauffement climatique dans toutes les régions évaluées, en particulier chez les enfants, les adolescents, les personnes âgées et les personnes souffrant de problèmes de santé sous-jacents (degré de confiance très élevé).
– La population potentiellement exposée à une inondation côtière centennale devrait augmenter d’environ 20 % si le niveau moyen de la mer augmente de 0,15 m par rapport aux niveaux de 2020 ; cette population exposée double à une élévation de 0,75 m du niveau moyen de la mer et triple à 1,4 m sans changement de population ni adaptation supplémentaire (degré de confiance moyen).
– D’ici 2100, la valeur des actifs mondiaux dans les futures plaines inondables côtières sur 100 ans devrait se situer entre 7,9 et 12,7 billions de dollars américains (valeur de 2011) dans le cadre du RCP4.5, et entre 8,8 et 14,2 billions de dollars américains dans le cadre du RCP8. 5 (confiance moyenne). Les coûts d’entretien et de reconstruction des infrastructures urbaines, y compris la construction, les transports et l’énergie, augmenteront avec le niveau de réchauffement climatique (degré de confiance moyen).
– À moyen et long terme, les déplacements augmenteront avec l’intensification des fortes précipitations et des inondations associées, des cyclones tropicaux, de la sécheresse et, de plus en plus, de l’élévation du niveau de la mer (degré de confiance élevé).
Mais il ne s’agit pas que d’une plus grandes séries de catastrophes. Le « + 2° C » risque fortement d’être un point de bascule (ou avant ?).
Le 6 août 2018, des scientifiques internationaux ont lancé une alerte dans un rapport publié par la revue Proceedings of the national academy of sciences (PNAS) (l’université de Copenhague, de l’université nationale australienne et de l’institut de recherche de Potsdam).
« Un réchauffement de 2 degrés pourrait activer d’importants éléments de rupture, augmentant ainsi encore davantage la température, ce qui pourrait activer d’autres éléments de rupture par un effet domino qui pourrait entraîner la Terre vers des températures encore plus élevées ». (Voir étude ci-dessous).
Les conséquences sont déjà lourdes à 1,5° C. Mais « Au-delà de + 2 °C, on commencera à sortir du système de climat actuel et, à + 4 °C, on entre dans un modèle inconnu,. À + 3 °C, l’évolution du climat ne sera pas linéaire, il y aura des effets locaux et brutaux » (Hervé Le Treut, décembre 2015, Climatologue français, spécialiste de la simulation numérique du climat, membre de l’Académie des sciences, professeur à Sorbonne Université et polytechnique. Il est actuellement président du comité scientifique régional – AcclimaTerra).
Un réchauffement de +3° nous projette dans un climat chaud qui n’a pas existé depuis près de trois millions d’années, ce qui signifie la rupture des équilibres connus jusqu’ici de tous les biotopes.
Un monde à + 3°, + 4° ?
Selon Nicholas Stern, l’un des spécialistes les plus respectés dans le domaine du changement climatique:
Le sud de l’Europe ressemblerait au Sahara et le désert africain s’étendrait vers le sud.
La neige disparaîtrait de la chaîne de l’Himalaya.
La mousson de l’Inde – qui conditionne l’activité agricole de centaines de millions de personnes – serait modifiée…
Des forêts comme celle du bassin amazonien seront frappées par la désertification et par la disparition de milliers d’espèces qui ne résisteront pas au nouveau climat.
Selon Jean Jouzel, climatologue et glaciologue connu pour son « optimisme » : « Avec 1,5 degré de plus, on pense pouvoir s’adapter. Ce sera plus difficile à 2 degrés et pratiquement impossible à 4 degrés. » (…) « Les vagues de chaleurs vont se multiplier avec des températures qui pourraient dépasser même en France 50 degrés », « Il y aura une partie de la Chine, où vivent actuellement 400 millions d’habitants, où les conditions de température et d’humidité rendront les activités à l’extérieur impossibles. Ce sont des régions qui deviendront invivables l’été. »
Selon une série de cartes élaborées par l’Agence européenne de l’environnement (février 2020, voir ici), avec + 4°C, les risques d’incendies augmenteraient de plus de 40% sur l’Hexagone (le risque de feux de forêt augmenterait de 20 à 30% avec un +2°C).Le niveau de la mer monterait en moyenne de 40 centimètres à un mètre sur les côtes européennes. Cette montée des eaux serait accompagnée de crues ainsi que de fortes pluies et inondations soudaines.
Selon l’institut de Postdam
Le Groupe de la Banque mondiale a commandé une étude à l’Institut de recherche de Potsdam sur les effets du changement climatique afin d’en savoir plus sur l’état des connaissances scientifiques actuelles et sur les répercussions possibles d’un réchauffement climatique de 4oC sur le développement économique (publié en novembre 2012, voir ci-dessous, le premier document « baissons la chaleur »).
C’est une cascade de cataclysmes, sans nul doute ingérable par l’Humanité.
Le rapport souligne « De plus, un monde plus chaud de 4 oC serait tellement différent de celui que nous connaissons aujourd’hui qu’il nous est difficile d’imaginer les risques nouveaux qu’il poserait, et d’anticiper les mesures qui nous permettraient de nous y adapter. »
Des chercheurs de l’Université d’Hawaii, à Manoa, ont publié une prospective dans la revue Nature Climate Change (juin 2017). En raison des seules chaleurs, et sur la base d’une hypothèse de réchauffement à 3,7 degrés, leurs travaux les conduits à envisager la mort des trois quarts de la population mondiale.
Si nous atteignons, ou pire, dépassons les + 4 ° de réchauffement en 2100, la conséquence est « simple » : il n’y aura pas de XXII ème siècle » (du moins, pas pour les êtres humains).
Nous vous invitons à prendre connaissance des trois rapports mis en ligne ci-dessous de la série « baissons la chaleur » de la Banque Mondiale. Nous avons également intégré le rapport de Météo France, paru en mars 2025 (« À quel climat s’adapter en France selon la TRACC ? partie 2 »). Il étudie les impacts possibles dans la perspective d’un réchauffement de +4°C sur la France hexagonale en fin de siècle (ce qui correspond à un réchauffement mondial moyen de + 3 degrés).
Global risk of deadly heat (Nature Climate Change, juin 2017)
« Risque mondial de chaleur mortelle »
Abstract :
Le changement climatique peut accroître le risque de conditions qui dépassent la capacité de thermorégulation humaine. Bien que de nombreuses études signalent une augmentation de la mortalité associée aux épisodes de chaleur extrême il reste difficile de quantifier le risque mondial de mortalité liée à la chaleur en raison du manque de données comparables sur les décès liés à la chaleur. Nous avons mené ici une analyse mondiale des épisodes de chaleur mortels documentés pour identifier les conditions climatiques associées à la mort humaine, puis quantifié l’occurrence actuelle et prévue de ces conditions climatiques mortelles dans le monde entier. Nous avons examiné les articles publiés entre 1980 et 2014 et avons trouvé 783 cas de surmortalité humaine associée à la chaleur dans 164 villes de 36 pays. Sur la base des conditions climatiques de ces épisodes de chaleur mortels, nous avons identifié un seuil mondial au-delà duquel la température moyenne quotidienne de l’air en surface et l’humidité relative deviennent mortelles. Environ 30 % de la population mondiale est actuellement exposée à des conditions climatiques dépassant ce seuil mortel pendant au moins 20 jours par an. D’ici 2100, ce pourcentage devrait augmenter jusqu’à environ 48 % dans le cas d’une réduction drastique des émissions de gaz à effet de serre et jusqu’à environ 74 % dans le cas d’une augmentation des émissions. La menace croissante que représente la chaleur excessive pour la vie humaine semble désormais presque inévitable, mais elle sera considérablement aggravée si les émissions de gaz à effet de serre ne sont pas considérablement réduites.
Il faut surtout noter que cette étude considère comme probable la mort des trois quarts de la population mondiale, si nous entrons dans le pire des scénarios (le RCP 8.5, associé dans l’étude au SSP5, avec une augmentation de la température moyenne mondiale de +4,4°C) :
« Les scénarios d’émissions plus élevées affecteront un pourcentage encore plus important de la surface terrestre et de la population humaine mondiale. D’ici 2100, 34,1 % (+/- 7,6 %) et 47,1 % (+/- 8,9 %) de la surface terrestre mondiale seront exposés à des conditions de température et d’humidité dépassant le seuil mortel pendant plus de 20 jours par an selon les scénarios RCP 4.5 et RCP 8.5, respectivement ; cela exposera environ 53,7 % (+/- 8,7 %) et 73,9 % (+/- 6,6 %) de la population humaine mondiale à des climats mortels d’ici la fin du siècle ».
« Pour calculer la superficie terrestre et la fraction de la population humaine susceptibles d’être exposées à des climats mortels chaque année, nous avons additionné la superficie terrestre et la population humaine de toutes les cellules connaissant un nombre variable de jours dans une année au-delà du seuil mortel (Fig. 2 et Fig. 4 supplémentaire). Nous avons utilisé la population mondiale quadrillée du Socioeconomic Data and Applications Center (http://sedac.ciesin.columbia.edu/data/set/gpw-v3-population-count-future-estimates/data-download#) pour estimer l’exposition humaine jusqu’en 2005 et les projections de population humaine cohérentes avec les différents scénarios d’émission utilisés dans le CMIP5 pour estimer l’exposition entre 2006 et 2100. Pour les projections de population, nous avons spécifiquement utilisé les scénarios de population mondiale spatialement explicites cohérents avec les voies socioéconomiques partagées (SSP) développées par Jones et al.29, associant RCP 2.6 à SSP1, RCP 4.5 à SSP3, et RCP 8.5 avec SSP5« .
À quel climat s’adapter
en France selon la TRACC ? (Météo France, mars 2025)
Introduction
Les effets du changement climatique sont désormais largement observés en France, influençant profondément l’ensemble des activités et des territoires.
Afin de limiter les conséquences du changement climatique, l’action climatique repose sur deux approches indissociables : l’atténuation ou décarbonation, visant à la baisse des émissions de gaz à effet de serre liées aux activités humaines (objectifs de l’accord de Paris) et l’adaptation, permettant de réduire les impacts des changements déjà engagés. La définition des stratégies d’adaptation nécessite de connaître aussi précisément que possible les évolutions climatiques futures en vue de s’y adapter.
À ce jour, les actions climatiques définies ou engagées au niveau international induisent un risque de dépasser le seuil des +2°C de réchauffement planétaire fixé par l’accord de Paris, auquel il convient de se préparer. Les autorités françaises ont ainsi défini en 2023 une Trajectoire de réchauffement de référence pour l’adaptation au changement climatique (TRACC) visant à établir de manière cohérente à quel climat s’adapter tout au long du 21e siècle, et permettant notamment de se préparer à un réchauffement de +4°C sur la France hexagonale en fin de siècle.
Météo-France a été chargé de produire les données et indicateurs climatiques décrivant le climat et ses aléas aux différents jalons de cette trajectoire d’adaptation, et de mettre à disposition ces informations sur le portail « DRIAS, les futurs du climat ». Le territoire hexagonal et la Corse disposant d’informations plus complètes sur les futurs climatiques que les régions d’outre-mer, il a été traité en premier. Les informations correspondantes pour les régions d’outre-mer seront fournies dans un deuxième temps. Dans ce rapport, le terme France se référera au seul territoire hexagonal avec la Corse.
L’objectif de ce rapport est de rassembler et de synthétiser les informations et les données climatiques de la TRACC sur la France, pour en faciliter la prise en main par une large palette d’acteurs.
Ce rapport est divisé en deux parties :
Partie 1 : Concepts et données de base sur les températures et les précipitations (publié en fin 2024, en téléchargement : hal.science/hal-04797481v3) ;
Partie 2 : Variabilité, extrêmes et impacts climatiques.
Cette seconde partie s’intéresse à la variabilité climatique interannuelle (qu’on entend ici comme les fluctuations des valeurs de précipitations et de températures d’une année à l’autre), aux différents extrêmes climatiques (températures, précipitations, sécheresse et vent) et aux impacts en matière de ressource en eau, enneigement en montagne et risques de feux de forêt. Ces informations sont essentielles pour dimensionner les actions d’adaptation.
La méthodologie de construction de la TRACC (Corre et al, 2025), les jeux de données disponibles pour la représenter et les diagnostics sur l’évolution des températures moyennes et les cumuls de précipitation qui ont été présentés dans le premier volume du rapport TRACC, ne sont pas repris ici.
Trajectories of the Earth System in the Anthropocene (Will Steffen, Johan Rockström, Katherine Richardson, PNAS, 6 août 2018).
Abstract :
Nous explorons le risque que des rétroactions auto-renforcées puissent pousser le système Terre vers un seuil planétaire qui, s’il est franchi, pourrait empêcher la stabilisation du climat à des augmentations de température intermédiaires et provoquer un réchauffement continu sur une trajectoire de « Terre en serre » même si les émissions humaines sont réduites. . Franchir ce seuil entraînerait une température moyenne mondiale bien plus élevée que n’importe quel interglaciaire au cours des 1,2 millions d’années écoulées et un niveau de la mer nettement plus élevé qu’à n’importe quel moment de l’Holocène. Nous examinons les preuves démontrant qu’un tel seuil pourrait exister et où il pourrait l’être. Si le seuil est franchi, la trajectoire qui en résulterait entraînerait probablement de graves perturbations dans les écosystèmes, la société et les économies. Une action humaine collective est nécessaire pour éloigner le système terrestre d’un seuil potentiel et le stabiliser dans un état interglaciaire habitable. Une telle action implique la gestion de l’ensemble du système terrestre – biosphère, climat et sociétés – et pourrait inclure la décarbonisation de l’économie mondiale, l’amélioration des puits de carbone de la biosphère, des changements de comportement, des innovations technologiques, de nouveaux arrangements de gouvernance et une transformation des valeurs sociales.
Baissons la chaleur (Banque Mondiale, novembre 2012).
Le premier rapport publié dans le cadre de la série Baissons la chaleur alerte sur les conséquences de l’inaction de la communauté internationale face au changement climatique en exposant les répercussions d’une hausse probable de la température mondiale de 4 °C (par rapport aux niveaux préindustriels) d’ici la fin du siècle. Si toutes les régions subiront plus ou moins les effets du dérèglement climatique, les populations pauvres sont celles qui souffriront le plus. Un réchauffement planétaire de 4 °C pourrait avoir des conséquences catastrophiques : inondation des villes côtières, risques accrus pesant sur la production vivrière et pouvant conduire à une hausse des taux de malnutrition, vagues de chaleur sans précédent dans beaucoup de régions, et particulièrement sous les tropiques, aggravation sensible et généralisée des pénuries d’eau, intensification des cyclones tropicaux, et perte irréversible de la biodiversité, notamment dans les systèmes de récifs coralliens ».
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Baissons la chaleur (Banque Mondiale, Juin 2013).
Ce second rapport de la série Baissons la chaleur se penche sur les conséquences du changement climatique en Afrique, en Asie du Sud et en Asie du Sud-Est si la communauté internationale n’agit pas vigoureusement pour réduire les émissions de gaz à effet de serre et éviter un réchauffement planétaire de 2 °C (par rapport à l’ère préindustrielle) d’ici 2050 et de 4 °C d’ici 2100. Le rapport met en évidence les menaces que la hausse des températures mondiales fait peser sur la santé et les moyens de subsistance des habitants les plus pauvres de ces trois régions du monde : impact dévastateur sur l’agriculture et la sécurité alimentaire en Afrique subsaharienne, sur l’élévation du niveau de la mer et les zones côtières en Asie du Sud-Est, et sur les régimes de précipitations et la production alimentaire en Asie du Sud.
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Baissons la chaleur (Banque Mondiale, Novembre 2014).
Selon le troisième ouvrage de la série Baissons la chaleur, un réchauffement atmosphérique de près de 1,5 °C par rapport à l’ère préindustrielle apparaît déjà inéluctable compte tenu des émissions de gaz à effet de serre passées et de la tendance à venir. Synonyme de sècheresses accrues et d’élévation du niveau de la mer, ce réchauffement menace la sécurité alimentaire et hydrique, les populations côtières et les moyens de subsistance. En l’absence d’une action concertée, les températures continueront d’augmenter et des phénomènes météorologiques extrêmes, qui ne se produisent aujourd’hui qu’une fois tous les siècles, deviendront la « nouvelle norme climatique », avec pour conséquence une aggravation des risques et de l’instabilité.
Le rapport, élaboré par l’Institut de recherche de Potsdam sur les effets du changement climatique (PIK) et par Climate Analytics à la demande du Groupe de la Banque mondiale, analyse les répercussions probables d’un réchauffement de 2 °C et 4°C dans trois régions du monde : l’Amérique latine et les Caraïbes, le Moyen-Orient et l’Afrique du Nord, et l’Europe orientale et l’Asie centrale. Ses conclusions, qui montrent notamment comment la fonte du pergélisol et le dépérissement des forêts créent une boucle de rétroaction qui s’autoalimente, mettent en évidence l’impact de plus en plus grave que provoquera le réchauffement climatique sur la population, sous l’effet de la multiplication des vagues de chaleur extrême, de la plus grande variabilité des ressources en eau, de l’extension des maladies et de l’élévation du niveau de la mer ».