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L’ESSENTIEL
« Transition » ou « bifurcation » ?, la nuance n’est pas sans importance, car les deux termes renvoient aujourd’hui à des imaginaires bien différents. D’un côté, la transition est largement utilisée dans les approches qui laissent supposer la possibilité de continuer « le monde d’avant » en modifiant certains paramètres, en douceur. En d’autres termes, il s’agirait « simplement » de trouver les solutions techniques pour pouvoir produire toujours autant d’énergie sinon plus, mais de « manière propre ». De l’autre, la bifurcation rappelle immédiatement que ce sont nos modes de vie, individuellement et collectivement, ainsi que notre rapport à l’énergie, qui doivent changer. Et qu’en réalité, nous n’avons pas d’autres choix.
De l’énergie, mais pour faire quoi ?
La bifurcation énergétique que nous défendons n’est donc pas la « transition » vendue par les apôtres de la « croissance verte ». Elle s’inscrit dans une trajectoire de très forte réduction de nos consommations finales et d’une profonde modification de nos usages (le partage des équipements par exemple).
Elle n’est pas une simple question de décarbonation. En effet, et pour paraphraser Aurélien Barrau, à quoi servirait de l’énergie « propre » si elle est utilisée pour faire fonctionner des bulldozers électriques qui continueraient de raser la forêt amazonienne ? Ou à quoi nous servirait la même énergie « propre » si nous ne stoppons pas l’artificialisation des terres ? Si nous générons toujours plus de 2 milliards de tonnes de déchets par an ? (rapport What a Waste 2.0 de la Banque Mondiale publié en 2018). La réponse est simple : à rien, strictement rien.
« Toute l’énergie que je veux, quand je veux » ?
Une fois que nous avons dit cela, nous devons repenser un paradigme : c’est le « toute l’énergie que je veux, tout de suite, au moment où je le veux », ce qui n’est pas sans rappeler l’impulsivité chez l’enfant qui veut jouer avec tous ses jouets en même temps ! Développer un autre rapport à l’énergie, c’est accepter l’idée que n’aurions plus 25 points lumineux par logement (oui, c’est la moyenne actuelle avec une consommation allant jusqu’à 450 KWh par an !), des sèches linges (et pourquoi pas des repasseuses automatiques ?) qui tournent plusieurs heures par jour et un ensemble d’entreprises consommant 325 TWh par an pour nous abreuver en produits neufs, sans compter ce que nous importons (entre 60 et 70% des produits manufacturés) !
Nous rejoignons pleinement Claudio Rumolino (Energéticien et géographe) lorsqu’il écrit dans un article publié sur le site « Sortir du Nucléaire » :
« Chercher à caler notre activité selon les rythmes de la nature n’a rien de scandaleux (…). D’abord parce que nous le faisons déjà, tout simplement en acceptant majoritairement de travailler le jour et de prendre nos vacances l’été, selon les « arrivages » du flux solaire (…).
Pour quelles raisons ne pourrions-nous pas accepter une forme d’organisation sociale s’adaptant aux rythmes de production des énergies renouvelables ? Cela ne veut nullement dire que nous resterions tous à la maison, tous appareils éteints, les jours nuageux sans vent. Des pans entiers de la production et des consommations associées pourraient s’organiser de manière à optimiser l’exploitation de ces flux. Est-il indispensable, ou même utile, de tout dimensionner à l’échelle d’un pays ou d’un continent pour que toutes les consommations possibles d’énergie puissent avoir lieu à tout moment ? C’est pourtant ce modèle que nous vendent les grands énergéticiens, publics et privés, sous l’emballage de la « sécurité d’approvisionnement ».
À contre-courant de ce modèle, certains fournisseurs suisses proposent la double distribution électrique dans les logements et obligent, par des prises de courant spécifiques, le branchement de certains appareils gros consommateurs sur un réseau dédié. Lequel ne distribuera le courant qu’à certaines heures seulement. Ce choix n’a rien à voir avec la rhétorique du pays sous-développé, telle qu’on l’entend souvent dès que la politique centrée sur l’offre, menée par EDF depuis 40 ans, est à peine questionnée ».
« Oui, mais il y a le nucléaire ! »
Nous avons traiter cette question dans la fiche « La fausse solution du nucléaire« .
Rappelons notre analyse, avec quelques rajouts : S’il faut sortir des fossiles, quasiment toute électrifier et que les renouvelables ne sont pas à la hauteur de notre frénésie consommatrice, le nucléaire apparaît comme LA solution : grâce à lui, nous pourrions disposer d’une énorme quantité d’énergie, avec très peu d’émission de GES à la clé ! Que pourrions-nous espérer de mieux ? Les partisans d’un mix énergétique 100 % renouvelable se font alors étrillés : sur les réseaux sociaux, la presse, les plateaux télé, etc. Nombre de « shifters », J-M Jancovici en tête, participent activement à cette vaste entreprise d’EnR bashing, soutenant vivement le projet de construction de 14 nouveaux réacteurs EPR2 (confirmé par E. Macron en juin 2024). C’est en fait la proposition du Shiftproject que le gouvernement d’aujourd’hui reprend quasiment mots pour mots (1).
Le nucléaire fait partie du problème, pas de la solution
La confiance dans l’avenir du nucléaire est une vision purement franco française (dans le pays au 56 réacteurs). Mais l’illusion n’est pas très difficile à déconstruire.
La question des risques ne sera pas notre principal argument alors que les discussions courantes portent généralement et principalement sur ce point, mais à tort selon nous.
Sur cette question des risques, on en arrive vite à comparer des choux et des carottes… On peut effectivement comparer l’historique des accidents majeurs et constatés que la rupture d’un barrage peut être bien plus meurtrière qu’un Fukushima. Si le barrage de Vouglans (Jura) cède, ce qui entrainera une hauteur d’eau de 7 à 8 mètres place Bellecour au centre de Lyon, cela sera bien entendu dévastateur et dramatique. A s’égarer dans des comparaisons douteuses, on peut, à l’instar de J-M Jancovici constater que « le sucre tue plus que le nucléaire ». Ce qui, sur le papier, est tout à fait exact. Avec ce paralogisme, nous pourrions aussi dire que la mort subite du sportif cause plus de décès que les chasseurs, donc que la chasse, comme sport, ne pose aucun problème !
Nous pourrions aussi polémiquer à l’infini sur les coûts comparés, hors ou avec subventions, entre le nucléaire et les EnR (Energies renouvelables). Et tous nous y perdre, y compris en raison du parasitage découlant de la fameuse loi de Brandolini et des « experts » autoproclamés sur les réseaux sociaux. Nous pourrions débattre sans fin sur la question du refroidissement des centrales et des pénuries d’eau… Sauf que les vrais problèmes ne sont pas là.
Voyons d’abord celui du « timing ». Il faut entre 10 et 19 ans pour construire et mettre en service une centrale. Or, les émissions de CO2 doivent être divisées par deux d’ici 2030 avant de tomber à « zéro
net » au plus tard au milieu du siècle. Conclusion : les nucléocrates oublient de dire que les délais sont désormais trop courts pour leur « solution ». Par contre, il reste possible de construire assez d’EnR pour un mix sobre, dans les temps impartis.
La question des déchets. Elle n’est pas du tout résolue que ce soit en France, en Europe ou dans le monde. Accumuler ces déchets, c’est faire peser des risques inadmissibles sur les générations futures.
Le nucléaire n’est pas une énergie renouvelable. L’uranium n’est pas inépuisable. Au 1er janvier 2019, les ressources d’uranium classiques répertoriées dans le monde s’élevaient à 8 070 400 tonnes d’uranium métal (tU). L’extraction a atteint 54 224 tU la même année (2). Au rythme actuel, cela permet de fonctionner uniquement 148 ans.
Le nucléaire n’est pas une technique de production d’énergie généralisable à l’ensemble à l’ensemble de la planète. C’est, à nos yeux, l’un des arguments les plus forts : une solution qui n’est pas valable pour toute l’humanité n’en est pas une ! La complexité et le coût de cette technologie font qu’elle demeurera inaccessible à la plupart des pays. Il y a aujourd’hui 438 réacteurs nucléaires dans le monde. Fournir la quantité d’électricité actuelle en nucléaire signifierait déjà multiplier par 10 le parc nucléaire ! Par ailleurs, le niveau d’électrification requis pour une transition énergétique, même sobre – en réduisant la consommation finale par 4 – conduirait à une multiplication des installations par un facteur 13 ! Soit 5694 réacteurs au lieu des 438 ! (3) Et ce qui, bien entendu, épuiserait les réserves connues d’uranium en… une douzaine d’années !
Cinquième et dernier argument, à égalité avec le précédent : le nucléaire n’est pas une question de technique d’ingénieur, c’est une question politique. Ce qui nous intéresse c’est l’énergie gouvernée et
gérée par les citoyens (ce qui n’empêche aucunement l’existence de grands réseaux). Le nucléaire en est aux antipodes (voir notre interview d’Energie partagée dans le numéro de janvier 2024).
Un mot tout de même sur le grand rêve de la « fusion nucléaire » : c’est le retour au point 1 (le timing), car le temps que cette technologie soit opérationnelle (si elle l’est un jour…), nous serons largement toutes et tous grillé.es !
L’énergie nucléaire est donc bel et bien une énergie du passé et il nous faut nous opposer à tout nouvel investissement dans ce domaine pour nous concentrer sur les EnR (4).
La vraie question : quelle quantité d’énergie compatible avec des modes de vie respectueux des limites planétaires ?
Nous l’avons vu précédemment (Vivre à deux tonnes), il nous faut diviser, à minima, par 5 le niveau de nos émissions de GES (à l’horizon 2050). Si nous décarbonons fortement l’énergie, cela ne signifie donc pas qu’il serait nécessaire de réduire notre consommation énergétique par 5. De la même manière, il ne s’agirait pas non plus de diviser par 5 nos déplacements, nos achats de produits et services, etc. Tout simplement parce que le triptyque économie d’énergie, amélioration de l’efficacité des rendements et sources d’énergie renouvelable permet de faire chuter vertigineusement les émissions de GES pour une même quantité de produits et services. A titre d’exemple, le fait de remplacer des bus gaz ou diesel par des bus électriques alimentés par des Energies renouvelables, génère une diminution des émissions de 70% jusqu’à 93% (source Ademe).
Sur ce point, les calculs effectués par l’association négaWatt sont instructifs (scénario 2022). Selon cet exercice de prospective, une consommation d’énergie finale divisée par 2, les émissions carbone de la France se trouve réduite d’un facteur 9 (source).
Bien entendu, il faut aussi tenir compte de l’empreinte matière pour qu’un mix EnR soit viable. Le scénario negaWatt le calcule également (ibid). « L’ensemble des données traitées dans négaMat permet de montrer que le scénario négaWatt conduit à une baisse de la consommation de presque tous les matériaux primaires – souvent d’au moins 20% d’ici 2050 -, hormis ceux comme le lithium fortement impactés par l’électrification de certains usages » (rapport complet negaWatt, p 14).
Cela étant dit, nous soulignerons que lorsqu’il s’agit d’imaginer un futur mix énergétique, c’est, en priorité, notre méthode de raisonnement qu’il faut modifier.
Comme nous le précisions en début de fiche, la décarbonation ne constitue pas l’alpha et l’oméga de la bifurcation écologique. C’est aux trois ruptures de l’Anthropocène qu’il nous faut faire face (climat, biodiversité, pollutions).
- Partir des besoins (à identifier, à prioriser et à arbitrer collectivement)
Dans la méthode, il s’agirait donc D’ABORD de regarder point par point, ce dont nous aurions réellement besoin ET ce qui est compatible ou pas avec l’ensemble des limites planétaires, la protection et la régénération des écosystèmes, de notre environnement au sens le plus large.
Pour le reformuler : la question n’est pas : « pouvons-nous nous permettre de poursuivre telle ou telle activité, à partir du moment où nous respectons l’objectif de neutralité carbone en 2050 » ! La question est : quelles sont les externalités négatives globales de telle ou telle activité ?
- Choisir et renoncer
Ensuite, c’est une question de choix politiques et sociaux. Par exemple, les émissions de GES émanant du secteur hospitalier ou générées par nos écoles et universités ne peuvent être mises sur le même plan que celles provenant des déplacements touristiques en avion ou de la consommation énergétique des 20 millions de m2 occupés par les grandes centres commerciaux en France !
Il y a donc la problématique certes délicate mais essentielle, des arbitrages. Et choisir, c’est savoir renoncer.
Certaines activités peu utiles socialement (ou jugées nocives suite à une délibération citoyenne) peuvent diminuer proportionnellement bien plus que d’autres. A contrario, des activités que nous estimerions indispensables bien que « coûteuses » en empreinte écologique globale, pourrait être préservées voire développées, leur croissance étant compensée par la baisse ou la liquidation pure et simple des activités évoquées précédemment.
- L’approche prudentielle
(sur ce sujet, voir aussi la fiche « Intégrer des éléments essentiels : principe de précaution, budget carbone restant…« )
Il est assez étonnant de constater combien les objectifs évoqués, entre autres choses, dans la SNBC (stratégie Nationale Bas Carbone) sont peu questionnés.
Or, ces objectifs sont définis à minima. Ils se limitent généralement à ce qui a été approximativement esquissé lors des accords de Paris (COP21) puis « remixé » au gré des engagements de chaque Etats.
Mais nous savons aujourd’hui que les contributions déterminées par les Etats conduisent à une élévation de la température de l’ordre d’environ +3°C au niveau mondial à l’horizon 2100 par rapport à l’aire préindustrielle.
Il suffit également de relire attentivement le rapport du groupe 1 du GIEC (AR6) pour comprendre immédiatement que les estimations des différentes quantités d’émissions à ne pas dépasser pour rester en deçà des +1.5°C ou +2°C, renvoient à des probabilités, pas à des certitudes ! Ainsi :
« La meilleure estimation du budget carbone restant (RCB) de début 2020 pour limiter le réchauffement à 1,5°C avec une vraisemblance de 50% est estimée à 500 GtCO2 ; pour 2°C (probabilité de 67%), cela correspond à 1150 GtCO2 » (p 46).
Donc, si, dans les années qui viennent, nous émettons encore 1150 GtCO2, nous avons seulement deux chances sur trois que cela suffise pour ne pas dépasser les deux degrés. Souhaitez-vous réellement jouer « à la roulette russe » ? Il faut rappeler qu’au rythme actuel, ces 1150 GtCO2 représentent moins de 30 ans d’émissions.
Par ailleurs, et nous le savons fort bien, ces éléments chiffrés sont issus de la synthèse de multiples travaux. Ce qui aboutit à des projections toujours très prudentes de la part du GIEC (ce que l’on ne peut lui reprocher).
Pour illustrer le propos, nous pouvons nous référer au rapport du cinquième cycle d’évaluation (AR5, publié en novembre 2014). La médiane du pire scénario (le RCP8,5), envisageait l’atteinte du +1.5°C un peu avant 2050. Aujourd’hui, nous y sommes, même s’il faudra attendre plusieurs années pour pouvoir confirmer que ce dépassement est avéré.

Enfin, étant donné que plusieurs facteurs peuvent avoir été largement sous-estimés (rôle des nuages de basse altitude, rapidité de la fonte du pergélisol, risque d’emballement du cercle arctique et de l’antarctique, forte incertitude sur l’avenir des puits carbone, accélération du rythme de réchauffement des océans…), il est aisé d’en déduire que toutes les « feuilles de routes » actuelles sont hautement risquées.
En réalité, si nous voulons nous assurer qu’un futur puisse être viable pour les générations qui viennent (et pour nous-mêmes !), il nous faut immédiatement aller bien au-delà de ce que supposerait la simple lecture des scénarios du GIEC.
Sur le plan de la méthode, nous devons donc adopter une démarche empirique : non pas faire simplement « ce qui semble suffire« , « ce qui semblerait pouvoir fonctionner » (?) ou pire « ce qui semble acceptable » (pour ne pas être trop bousculer dans nos habitus…) mais mettre en place de suite les mesures à la hauteur des plus grands risques (donc des pires scénarios), pour en tirer ensuite le bilan quelques années plus tard afin d’en tirer de nouvelles analyses et de rectifier, dans un sens ou dans l’autre, notre trajectoire.
Lorsque nous serons parvenus à stabiliser le climat, à restaurer la biodiversité (ou une grande partie de celle-ci), et à stopper toutes nos pollutions, nous pourrons reparler d’améliorer les niveaux de production et de consommation. Mais pas avant.
En conclusion
Le mix énergétique à inventer ne peut avoir de sens que s’il est précédé d’un choix radical, clair, net et précis : celui de la sobriété, pour nous maintenir ou revenir en deçà de chacune des neufs limites planétaires.
Il ne doit pas se construire à partir de simples « estimations » de ce qui serait nécessaire pour atteindre l’objectif de la neutralité carbone (même si cet objectif demeure d’une importance fondamentale) mais à partir d’une analyse systèmique et à « 360 degrés » de toutes les externalités négatives, de toutes les pollutions, de toutes les actions écocidaires.
Ce qui doit, ou ce qui devrait, présider à la pensée d’un futur mix énergétique, c’est un changement de paradigme dans le penser de notre manière d’habiter la terre. C’est l’adoption d’un postulat de sobriété, et cela quitte… à en faire trop lors des premières décennies d’efforts (puisqu’il faut tenir compte de l’inertie climatique, voir notre fiche « Concentration des GES et inertie du climat« ).
Bien entendu, les chances qu’un changement de posture de cette nature et de cette ampleur se réalise spontanément sont plus que minces. Il n’en reste pas moins que l’appropriation des techniques de production énergétique sur la base d’énergies renouvelables et gérables directement par les citoyens reste un axe d’importance majeure. Car cela participe de la construction, dès aujourd’hui, d’un possible lendemain qui sera sans nul doute caractérisé par l’obligation d’être bien plus autonomes (donc résilients) à l’échelle des territoires et de « bio-régions ».
(1) – Source : « Pour le mix électrique, nous avons priorisé une base de nucléaire la plus ambitieuse possible. Cette technologie est la plus efficace en termes de consommation de matériaux au niveau du système électrique (plus le système électrique en dispose, moins il est consommateur de matériaux pour un niveau de production donné) ; elle permet de réduire les besoins en vecteurs gazeux pour l’équilibrage du réseau11, qui seront en disponibilité limitée ; elle apporte de la stabilité au système électrique, ce qui permet de s’affranchir du risque technologique que pose la faible maturité des technologies permettant le fonctionnement stable d’un système électrique avec 100 % ENR. (p31) et « D’après ses propres estimations, l’industrie électronucléaire française sera au mieux capable de produire une paire de réacteurs de type EPR tous les deux ans à partir de 2035, si leur construction est actée au cours du prochain quinquennat. Cela correspondrait à mettre en service au maximum 14 EPR 2 entre 2035 et 2050, dont la majorité entre 2040 et 2050. Au global, elle estime une capacité installée de nucléaire français maximale de 50 GW en 2050, dont environ la moitié issue de nouveaux réacteurs. » (p 18).
(2) – Ce chiffre correspond à toutes les ressources d’uranium dont l’existence est certaine ou raisonnablement supposée qui pourraient être récupérées à des prix du marché allant de 40 à 260 $ É.-U./KgU). Source Agence Internationale de l’Energie Atomique.
(3) – En 2021, le parc nucléaire mondiale a fourni 2 653,1 TWh. Remplacé ne serait-ce qu’un quart de l’énergie produite à base d’énergie fossile (80% de l’énergie mondiale, soit 136 000 TWh), c’est trouvé 34 000 TWh d’origine nuclaire, soit multiplier le parc nucléaire par 12,815.
(4) – Nous constatons toutefois qu’il vaut peut-être mieux laisser quelques centrales actuelles en service (tant qu’elles ne présentent pas de risques) pour diminuer le poids des efforts à faire. C’est la question du rythme de sortie du nucléaire, qui ne change rien au fond.
Le nucléaire va ruiner la France
Malgré le coût faramineux du tout-nucléaire, la France s’enferre dans cette impasse. Voici les bonnes feuilles du livre-enquête « Le nucléaire va ruiner la France ». Laure Noualhat y décortique les mécanismes d’une gabegie.
