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L’ESSENTIEL
Nous avons déjà abordé deux risques sanitaires majeurs dans la fiche « Augmentation des maladies infectieuses« , et « Risques sanitaires liés à la résistance aux antibiotiques« , ce qui faisait déjà partie du constat actuel ! Nous avons déjà abordé les risques découlant du phénomène des chaleurs humides (« Le danger des chaleurs humides« ).
Concernant les projections pour l’avenir, nous pouvons poser d’autres éléments d’analyse :
Selon l’ONU, rappelant les travaux du GIEC « le réchauffement climatique aura des répercussions sur la santé des populations vivant dans les régions tropicales. En Afrique par exemple, la hausse des températures favorise la prolifération de moustiques et les populations seront davantage exposées à des maladies comme le paludisme, la dengue et d’autres infections transmises par les insectes. Ces effets sont également perçus dans d’autres pays. Des cas de paludisme ont été déclarés aux États-Unis, et le Royaume-Uni a enregistré en 2006 plusieurs cas de la maladie des légionnaires–une infection pulmonaire causée par une bactérie que les scientifiques attribuent au réchauffement climatique. Selon l’OMS, au Royaume-Uni et en Europe, le réchauffement climatique provoquera une augmentation des maladies transmises par les insectes. Les pays comme l’Azerbaïdjan, le Tadjikistan et la Turquie sont probablement déjà des pays à haut risque de paludisme » (source).
Santé Publique France rappelle également que le changement climatique, « associé à la globalisation, l’urbanisation et la déforestation, contribue à l’augmentation de la transmission des maladies à transmission vectorielle, en particulier transmises par le moustiques Aedes albopictus aussi appelé moustique tigre. Le moustique Aedes albopictus aussi appelé moustique tigre se propage depuis plusieurs années en Europe et en France. Il peut transmettre les virus de la Dengue du Chikungunya et du Zika. Chaque année, de novembre à mai, grâce au dispositif de surveillance mis en place, Santé publique France publie les nombres de cas de chikungunya, de dengue et de zika détectés en France métropolitaine » (source).
En raison des chaleurs humides insupportables, couplées à l’augmentation des maladies vectorielles, ce sont des régions entières du monde qui vont devenir invivables.
Rien qu’en raison de la chaleur, ce sera le cas pour l’Iran, l’Égypte, le Yémen, l’Arabie Saoudite. D’ici 2050 ces zones pourraient devenir invivables pour les êtres humains. Les chercheurs de la NASA ont pris en compte à la fois l’indice de température de l’air mais aussi l’indice de température du « thermomètre mouillé ». Ce dernier est particulièrement important car largement sous-estimé. S’il est trop élevé, l’humidité empêche la transpiration nécessaire pour se refroidir. À plus de 35°C, cela pourrait être fatal (source Novethic).
Selon le GIEC (2021), deux régions du monde sont déjà devenues inhabitables pour l’homme, selon les experts climat de l’ONU, en raison du changement climatique : Jacobabad, au Pakistan, et Ras Al Khaimah, dans le golfe Persique.
En 2022, la NASA publiait ses cartes. Selon elle « les zones les plus vulnérables comprennent l’Asie du Sud, le golfe Persique et la mer Rouge d’ici 2050 environ ; et l’est de la Chine, certaines parties de l’Asie du Sud-Est et le Brésil d’ici 2070 » (source).
Il nous faut également reciter l’article, publié en 2017 dans Nature Climate Change (nous l’avions intégré dans la fiche « Les impacts en fonction des scénarios« ).
Dans un scénario « optimiste », le RCP 2.6, environ 47,6 % (±9,6 % s.d.) de la population humaine mondiale serait, à l’horizon 2100, exposée à des climats meurtriers. Les scénarios avec des émissions plus élevées – mais plus plausibles ! – « affecteront un pourcentage encore plus élevé de la superficie terrestre mondiale et de la population humaine. D’ici 2100, environ 34,1 % (±7,6 % s.d.) et ∼47,1 % (±8,9 % s.d.) de la superficie terrestre mondiale seront exposés à des conditions de température et d’humidité qui dépassent le seuil mortel pendant plus de 20 jours par an selon le RCP 4.5 et RCP 8.5. Respectivement, cela exposera environ 53,7% (±8,7% s.d.) et environ 73,9% (±6,6% s.d.) de la population humaine mondiale à des climats meurtriers d’ici la fin du siècle ».